7 mars 2014
Marie Rivière, « De quelle "langue maternelle" parle-t-on quand on parle de lecture ? », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.4ke4u9
Bien que remise en question depuis les années 1980, la notion de "langue maternelle" reste très utilisée dans les études de didactique des langues portant sur la lecture en langue étrangère. Souvent considérée comme la seule langue dans laquelle on a appris à lire, "la langue maternelle" serait celle qu'on lit le plus et le mieux, qu'on préfère à toutes les autres. Cet article confronte ces présupposés aux pratiques de lecture de livres de 24 adultes plurilingues vivant en Europe de l'Ouest. Il en ressort que, pour des raisons historiques, politiques et sociales dans un contexte donné, ou à cause de parcours scolaires, géographiques et affectifs individuels, des personnes n'ont pas été exclusivement - voire pas du tout - scolarisées dans leurs langues familiales. Par ailleurs, avoir appris à lire dans une langue ne garantit pas qu'elle restera la principale langue, ni la langue préférée de lecture tout au long de la vie.