Évaluation de l’impact du télétravail sur la mobilité urbaine

Résumé Fr

La pandémie de Covid-19, de 2019 à 2022, a entraîné une adoption généralisée du télétravail en tant que stratégie mondiale pour maintenir l’activité économique pendant les confinements. Initialement réservé à certaines entreprises et catégories socioprofessionnelles, le télétravail s’est étendu rapidement, conduisant localement à une réduction des déplacements, des émissions, et à la considération du télétravail comme solution permanente face aux défis climatiques. Sur le plan géographique, le télétravail a permis de réduire les déplacements domicile-travail (Shabanpour et al., 2018), incitant certains à s’installer dans des zones moins denses (Nikiforiadis et al., 2022). Ces changements résidentiels remodèlent les habitudes liées à des activités telles que les loisirs et la vie sociale (Bohman et al., 2021). Ainsi, les avantages apportés par le télétravail peuvent être réorientés vers des activités alternatives qui remplacent les déplacements domicile-travail (Asgari et al., 2019). À long terme, le télétravail a des impacts contradictoires sur la mobilité, réduisant les déplacements quotidiens vers les lieux de travail mais augmentant les distances domicile-travail. Ces interactions entre mobilité quotidienne et résidentielle, explorées dans des études LUTI (Land Use Transport Interactions), restent difficiles à quantifier.Cette recherche évalue l’impact global du télétravail sur la mobilité en explorant des hypothèses contre-intuitives, en considérant l’aire d’attraction de différentes villes françaises comme cas d’étude. Dans une perspective de simulation, la méthodologie s’appuie sur une modélisation géographique et de la mobilité à partir du modèle MobiSim-Soft (Bonin et al., 2020). Les résultats indiquent que la réduction efficace de la distance en voiture dépend du taux de télétravailleurs et du nombre de jours télétravaillés par semaine, offrant des perspectives novatrices pour comprendre les avantages et inconvénients du télétravail, en tenant compte des interactions entre la mobilité quotidienne et résidentielle.