13 décembre 2022
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Maud Pouradier, « Pour une vérité seconde de la philosophie analytique (et de la phénoménologie) », HAL-SHS : philosophie, ID : 10.3917/nre.030.0011
En France, la philosophie analytique a une place paradoxale : d’un côté, elle n’est pas pleinement intégrée au cursus académique en raison de la structure du concours de l’agrégation, mais d’un autre côté, le choix de la philosophie analytique demeure une option intellectuelle volontariste en raison de la vivacité de la phénoménologie française. Alors qu’au début des années 2000, la guerre des paradigmes philosophiques était très vive, les « nouveaux réalismes » de Quentin Meillassoux ou Jocelyn Benoist ont proposé de sortir de cette alternative mortifère. Force est de constater qu’un tel mouvement n’a pas eu lieu en esthétique, sans doute parce que les pionniers de l’esthétique analytique en France – Jean-Pierre Cometti, Roger Pouivet et Gérard Genette, entre autres – ont immédiatement proposé une synthèse de la tradition analytique et de la tradition française ou continentale. Ainsi peut-on aujourd’hui parler d’une véritable esthétique analytique française, et non plus seulement d’une esthétique analytique en France.