2022
Cairn
Daniele Marchesini et al., « De la casquette aux chaussures : l’habillement du cycliste en Italie de la fin du XIXe siècle à aujourd’hui », Entreprises et histoire, ID : 10670/1.556u0s
Dans les années 1880, l’invention de la bicyclette moderne fait naître une nouvelle catégorie d’adeptes : les femmes. Le cadre ouvert de la bicicletta réservée aux femmes leur permet de porter des jupons. D’amples caleçons autorisent les femmes les plus sportives de participer à leurs premières courses cyclistes. Mais l’Église puis les préfets du régime fasciste veillent. Il faut attendre les années 1950 et la diffusion d’un autre instrument de liberté, le scooter, pour que femmes et hommes revêtent le même habillement sur deux roues. Pour chausser le pied on utilise d’abord des chaussures de ville basses à talon, qui s’insèrent dans les cale-pieds auxquels on ajoute une courroie de cuir. La principale innovation intervient en 1985 avec l’apparition de la fixation Look inspirée par le ski.Le vêtement masculin connaît aussi des transformations. Pour les sportifs, s’il n’est pas attaché à la cheville, le pantalon se raccourcit au-dessus du genou, le problème principal résidant dans les frottements avec la selle. À partir des années 1970, la production d’une fibre synthétique polyuréthane élastique par DuPont ou Bayer permet de fabriquer des cuissards renforcés sous les fesses et épousant leurs formes et celles des cuisses. Les fabricants de maillots qui utilisaient auparavant la laine optent alors aussi pour les fibres synthétiques. Le maillot s’ouvre désormais sur tout le thorax. Comme au football, il a ses couleurs bien identifiables mais aujourd’hui brouillées par la publicité. Équipé d’un casque léger et d’opaques lunettes de soleil, portant un maillot bariolé, le champion cycliste est plus difficilement reconnaissable.