Le Chanbara corrompu

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19 juin 2023

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Karim Charredib, « Le Chanbara corrompu », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10.4000/books.pus.33450


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Résumé Fr

Quelle place y a-t-il pour le chanbara dans le cinéma japonais contemporain ? À l’image du western dans le cinéma américain, qui a permis à l’Amérique de se construire une mythologie pendant un temps, le chanbara a connu un âge d’or avant de s’assombrir magnifiquement dans les années soixante-dix – on pense à la saga Baby Cart (Kozure Ōkami, 1972-1974) ou aux films de Hideo Gosha – puis de disparaître peu à peu du grand écran. Si le genre a connu une certaine renaissance au début du xxie siècle, on peut constater qu’il n’est plus un genre mythique et dominant, qui serait représentatif du cinéma japonais. Cette tentative de réactivation du chanbara aura pris la forme de productions d’envergure aux formes plutôt classiques, par exemple la trilogie Kenshin le vagabond (Rurōni Kenshin) de Keishi Ōtomo, lancée en 2012 ou les films à la volonté réaliste de Yōji Yamada qui insistent sur l’épuisement et l’agonie durant les duels au sabre. Ce retour sera surtout marqué par une certaine nostalgie des remakes exemplaires, mais exceptionnels, de la saga Zatōichi par Takeshi Kitano en 2003, du film d’Eiichi Kudō Les Treize Tueurs (Jūsan-nin no Shikaku, 1963) par Takashi Miike en 2010 et de Hara-kiri (Seppuku, 1962) de Masaki Kobayashi également réalisé par Takashi Miike en 2011. Mais, aux côtés de ces œuvres inscrites dans la tradition du film d’époque (jidaigeki) des propositions iconoclastes émergent, plus marginales, protéiformes, qui présentent les contours du chanbara dans ce que nous appellerons une version « corrompue », venant polluer le monde contemporain par l’anachronisme ou la survivance, à travers des motifs réactivant le genre. D’Izō (Izō : Kaosu mataha fujōri no kijin, 2004) de Takashi Miike, sur lequel nous allons principalement nous attarder, à Yoroi: Samurai Zombie (Yoroi : Samurai zonbi, 2008) de Tak Sakaguchi, Versus, l’ultime guerrier (Versus, 2000) de Ryūhei Kitamura ou encore Why Don’t You Play In Hell? (Jigoku de naze warui, 2013) de Sion Sono, ces films proposent une relecture déviante des motifs du genre afin de déconstruire ce que le sociologue Kazuhiko Yatabe appelle la « culture japonaise ».

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