L’effet des pots acoustiques du caveau phonocamptique de la cathédrale de Noyon : analyse modale et performance chantée

Résumé Fr

Au CFA de 2014 nous présentions le caveau phonocamptique de la Cathédrale de Noyon qui comporte, dans un espace souterrain réduit (15 m²), un nombre important de pots acoustiques (64). L’étude des livres liturgiques et de la documentation de la cathédrale (XVe-XVIIe siècles) ne permet pas à ce jour d’identifier le rôle et l’usage de ce caveau. Pourtant, les études archéologiques et acoustiques que nous avions présentées en 2014 montraient le soin qu’avaient pris les bâtisseurs pour élaborer cet espace : deux modèles de pots de hauteurs différentes, correspondant à deux fréquences moyennes proches d’une quarte musicale, une répartition choisie dans l’espace et un travail de maçonnerie particulièrement soigné. Afin d’en comprendre l’usage, la question est de savoir si les chantres descendaient dans le caveau et si les pots avaient un effet sur leur performance. En effet, la taille réduite de la salle permet d’envisager un effet réel et mesurable des pots, à la différence des dispositifs placés dans les voûtes. Pour ce faire, deux expériences ont été conduites. D’une part, une analyse modale de la salle a été réalisée sur environ un tiers du volume et l’effet des pots semble significatif en terme de diffusion des fréquences concernées (100 Hz - 300 Hz). D’autre part l’ensemble Gilles Binchois, dirigé par Dominique Vellard, a exécuté des œuvres du XVIe dans le caveau avec les pots bouchés puis débouchés. Les chanteurs et un public situé quant à lui à l’extérieur du caveau ont répondu à un questionnaire sur la perception du chant. La conférence présentera les premiers résultats de ces expériences.