Réveiller la mémoire de mondes disparus. Les enjeux postcoloniaux de la recréation littéraire de l’Afrique précoloniale dans La Saison de l’ombre (2013) de Léonora Miano

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2019

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Maxime Del Fiol, « Réveiller la mémoire de mondes disparus. Les enjeux postcoloniaux de la recréation littéraire de l’Afrique précoloniale dans La Saison de l’ombre (2013) de Léonora Miano », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.5jcs8x


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Cet article analyse les enjeux postcoloniaux de la recréation littéraire de l’Afrique précoloniale dans le roman La Saison de l’ombre (2013) de l’écrivaine francophone d’origine camerounaise Léonora Miano. L’originalité de ce roman dans le paysage littéraire contemporain vient de ce qu’il met en scène les mémoires spécifiquement africaines de l’esclavage, qui ont très peu été évoquées par la littérature africaine, notamment en langue française. Dans le roman, l’évocation de cette histoire passe par une immersion fictionnelle prenant pour pivot le point de vue des personnages et une africanisation de la langue. Le projet esthétique de l’écrivaine présente ainsi un double enjeu. En réécrivant les débuts de l’esclavage et de la traite transatlantique d’un point de vue « subsaharien », il s’agissait pour elle, au plan philosophique et politique, de présenter cette histoire en inversant la perspective habituelle et en africanisant les modes de représentation du réel. Elle a voulu également, dans une visée symbolique et morale, rendre leur humanité aux victimes anonymes de cette histoire terrible. Mais les écrivains francophones, et plus généralement les écrivains postcoloniaux, peuvent-ils se libérer si aisément de la représentation occidentale de l’histoire et de son point de vue sur les autres, a fortiori lorsque leurs livres sont destinés principalement à des lecteurs occidentaux ? L’écrivaine parvient-elle à échapper à la fatalité de cet « exotisme postcolonial », dont Graham Huggan pense qu’il est constitutif des actes d’écriture et de lecture dans un marché mondial du livre dominé par l’Occident ? D’autre part, en évoquant l’Afrique avant la rencontre avec l’Europe, ne rejoint-elle pas paradoxalement la visée primitiviste et la quête des origines des premiers ethnologues africanistes, alors même qu’elle cherche à renverser le discours occidental savant de vérité sur l’Afrique ?

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