25 novembre 2011
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Gilles Barroux, « Les maladies professionnelles et la condition ouvrière au XVIIIe siècle », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences et des techniques, ID : 10670/1.5nne3y
Derrière les Lumières qui, encore aujourd’hui, évoquent une période marquée par les progrès de l’esprit humain, mais aussi des sciences et des techniques, se déploie un tableau fait de misères, de maladies et de violences de toutes sortes. Le monde du travail au XVIIIe siècle – celui des paysans, des artisans et manufacturiers – en est l’une des expressions les plus significatives. Habituellement réduit au silence, ce monde retrouve parfois une parole à travers les enquêtes menées par des savants et des philosophes. Mais ce sont souvent des médecins qui, enquêtant sur un tel monde, montrent par des observations et des comptes-rendus circonstanciés qu’au-delà du traitement des individus, c’est la société dont il convient de diagnostiquer l’état de santé. Ils regardent de près comment le travail rend malade et, souvent, tue. Cette contribution à un changement de regard sur la vie des ouvriers mérite d’être étudiée de près, et le présent article se veut une invitation à un travail plus approfondi sur le rôle de la médecine dans l’émergence publique d’une condition ouvrière.