2016
Cairn
Romain Ollard, « De l'opportunité de la pénalisation de la transmission du virus de l'immunodéficience humaine par voie sexuelle : analyse de droit comparé », Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, ID : 10670/1.5ojrqa
Faut-il sanctionner pénalement l'individu qui, se sachant porteur du VIH, entretient des relations sexuelles non protégées ? Si le principe même de la répression semble faire l'objet d'un certain consensus social, comme en témoigne l'analyse du droit comparé, les voies empruntées par la répression demeurent en revanche incertaines tant il est vrai qu'aucune qualification pénale ne s'impose avec la force de l'évidence. La question de l'érection d'une infraction autonome s'appliquant spécialement à ce type de comportements - à l'instar de ce qui a pu être décidé dans de nombreux États - mérite dès lors d'être posée. Si le principe d'une réponse pénale spéciale devait être acquis, elle impliquerait mesure et nuances non seulement quant aux peines encourues, mais encore dans la définition de l'incrimination afin de tenir compte notamment de la psychologie complexe de l'agent car, fondamentalement, il semble qu'à ce type de comportement corresponde le plus souvent, non point à une intention, mais bien plutôt une imprudence consciente consistant en une prise de risque délibérée.