La sémiotique est-elle un art ? Le faire sémiotique comme « art libéral »

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18 avril 2024

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Jacques Fontanille et al., « La sémiotique est-elle un art ? Le faire sémiotique comme « art libéral » », Revue Actes Sémiotiques, ID : 10.25965/as.3343


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En référence à la classification médiévale des activités et domaines culturels, la sémiotique, saisie principalement comme un « faire », serait un des « arts libéraux » contemporains, c’est-à-dire, selon l’acception courante, « ceux dans lesquels le travail intellectuel est dominant », ce en quoi ils s’opposent par exemple aux « arts mécaniques » ou aux « beaux-arts », qui mettent en œuvre d’autres facultés dominantes. Dans cette perspective, bien entendu, la sémiotique perd son caractère de « projet scientifique », au sens où l’entendait Greimas, c’est-à-dire de connaissance généralisable, projective, construite par voie hypothético-déductive, reposant sur une théorie, des modèles et des méthodes empiriques. Mais elle ne le perd pas plus, pour autant, que la médecine, quand cette dernière passe de la recherche dite « in vitro » à la recherche dite « clinique » ; tout comme pour la médecine, en effet, il s’agit du passage d’une science fondamentale à une « pratique scientifique ». La sémiotique considérée comme un art est donc une pratique, où l’intelligence, la sensibilité, l’émotion et le goût ont également part. Et, tout comme la médecine encore, c’est une pratique dont le « texte » est un discours scientifique. C’est donc sur le fond de cette problématique générale qu’après avoir circonscrit le faire sémiotique comme « art » et comme « pratique », je voudrais ébaucher la description de quelques pratiques sémiotiques typiques : celles, notamment, de Jean-Marie Floch, d’Eric Landowski, d’Algirdas Julien Greimas ou de Claude Zilberberg.

Referring to a medieval classification of cultural activities and realms, semiotics, mainly understood as a “practice”, would have to be considered as a contemporary form of the “liberal arts” in its general understanding; “a form of art in which the intellectual aspect is essential” as opposed for instance to the “mechanical arts” or “fine arts” where other aspects prevail. So considered, semiotics would obviously lose its “scientific project” aspect as Greimas understood it; i.e. a form of knowledge capable of being generalized, projective, constructed on a “hypothetical deductive” way, theoretically based and relying on models and empirical methods. Still it would not lose its “scientific project” aspect any more than medicine when the latter abandons “in vitro” research for “clinical” research; as for medicine, it is indeed a passage from a “fundamental science” to a “scientific practice”. Semiotics, understood as a form of art, has thus to be considered as a practice where intelligence, sensitivity, emotion and taste also interfere. And again, as for medicine, it is a practice whose “text” is a scientific discourse. It is in this global approach, having described the “semiotic act” as a form of art and as a “practice”, that I would like to briefly present the description of some typical semiotic practices as those of Jean Marie Floch, Eric Landowski, Algirdas Julien Greimas or Claude Zilberberg.

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