2002
Cairn
Amanda Dissel et al., « Ambitions réformatrices et inertie du social dans les prisons sud-africaines », Critique internationale, ID : 10670/1.5zgteq
La transition des années 90 a offert aux Sud-Africains la possibilité de repenser leur conception du crime et du châtiment. La Constitution contient notamment des dispositions explicites sur le respect de la dignité humaine du détenu ; et la loi 111 de 1998 sur les services pénitentiaires est également très libérale. Reste que, d’une part, les habitudes de pensée et de pratique de l’ordre ancien ont la vie dure (notamment, mais pas seulement, par manque de moyens), et que, d’autre part, une vague de violence criminelle, qui a surpris ceux qui s’attendaient plutôt à une décrue après la fin de l’apartheid, gonfle la population carcérale à la fois mécaniquement et sous l’effet d’une pression accrue de l’opinion dans le sens d’une attitude plus répressive. Aussi l’amélioration des conditions de détention indispensable pour atteindre l’objectif (affirmé comme prioritaire) de l’amendement et de la réinsertion du détenu est-elle encore loin d’être réalisée.