28 juin 2021
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Daniel Ávila, « Différences conceptuelles entre la notion de solipsisme sexuel et le concept d’objectification sexuelle », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.64l2n7
Kant est pessimiste sur l'amour sexuel, qui peut faire d'une personne un « objet d'appétit », l'autre disparaît et le solipsisme est vrai. Mais qu'est-ce que le solipsisme ? Si le solipsisme est faux mais vécu, l'individu traite les gens comme des choses (objectification). Si le solipsisme est vrai mais non vécu, l’individu traite les choses comme des personnes (personnification). Rae Langton affirme que ces deux solipsismes globaux ont deux contreparties sexuelles locales. Cette recherche discute de l'objectification sexuelle et du solipsisme sexuel, puis se demande comment les deux notions se connectent. Qu'est-ce que l'objectification ? Nussbaum et Langton proposent un concept qui réunit dix façons de « traiter » quelqu'un comme un « objet » : l’instrumentalité, la négation de l'autonomie, l’inertie, l’interchangeabilité, la violabilité, la propriété, la négation de la subjectivité, la réduction au corps, la réduction à l'apparence et la réduction au silence. Aussi, l'objectification est traditionnellement vue sous l'approche kantienne comme l'idée de traiter quelqu'un comme une chose, un simple instrument, et donc la négation de son autonomie. Mais le phénomène a des aspects épistémologiques inaperçus. Sur une conception féministe de l'objectification, les traits moraux et épistémologiques interagissent. Par exemple, les fausses croyances peuvent avoir un rôle épistémologique ici, façonnant les désirs qui guident les croyances illusoires et oppressives, fournissant des preuves confirmant les croyances oppressives, supprimant les contre-preuves, en réduisant au silence. Cette recherche vise à analyser le phénomène de l'objectification sexuelle des femmes et la notion de solipsisme sexuel, afin d'évaluer comment cette notion pourrait permettre de problématiser et d'éclaircir la conceptualisation de l’objectification.