Lier récits de vie et récits historiques 

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30 juillet 2022

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Irène Dos Santos, « Lier récits de vie et récits historiques  », Conserveries mémorielles, ID : 10670/1.656tuw


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Résumé Fr En

Au Portugal la mémoire officielle de l’empire a jusqu’à très récemment occulté les passés violents plus récents de la dictature et de la décolonisation (guerre coloniale, rapatriement) moins fédérateurs pour l’identité collective. Cet article éclaire dans une première partie le tournant sociétal et académique que constitue l’émergence de contre-récits mémoriels. Il s’agit d’éclairer les acteurs de ces processus et de montrer comment peuvent s’imbriquent, dans ce nouveau rapport politique au passé, mémoire de la dictature et mémoire de la décolonisation. Étudier la recherche en train de se faire - historiographies, études postcoloniales - permet en outre de montrer les divergences qui traversent l’académie portugaise sur la place de l’histoire et de la mémoire - de la post-mémoire notamment - pour appréhender ces passés. La seconde partie de l’article présente les trajectoires de deux individus reliés par leurs histoires familiales à la présence coloniale portugaise en Angola : un exilé en France, petit-fils d’un administrateur colonial et fils d’un militant des luttes anticoloniale et antifasciste ; la fille d’un couple mixte de retornados, chercheuse sur l’Angola. Tous deux sont impliqués dans l’écriture du passé à travers le témoignage ou la recherche scientifique. Ces études de cas permettent de déconstruire les représentations très homogènes de l’histoire de la colonisation portugaise et de la décolonisation de l’Angola, et de décloisonner les récits nationaux. Ils mettent aussi en évidence la complexité des appartenances sociales, politiques et ethno-raciales dans ce contexte post-colonial et post-impérial, questionnent les hiérarchisations sociales héritées de ce passé et les silences autour de ces héritages.

In Portugal, until recently, the official memory of the Empire has overlooked the violent pasts under the dictatorship and decolonization – colonial war, repatriation - less unifying for the national collective identity. The first part of this article focuses on the societal and academic shift resulting from the emergence of memorializing counter-narratives. The aim is to identify the players in these processes and illustrate how, in this new political relationship with the past, the memory of dictatorship can be imbricated with that of decolonization. Studying current research — historiography, postcolonial studies — also highlights divergences in Portuguese academia on the role of history and memory — postmemory in particular — in the interpretation of such past events. The second part looks back on two case studies with a heuristic potential to deconstruct the very homogeneous representations of the history of Portuguese colonization and decolonization of Angola, and decompartmentalize national accounts. This relates to two individuals whose family histories link them to the Portuguese colonial presence in Angola, involved in writing about the past through eye-witness accounts or scientific research: an exiled in France, grandson of a colonial administrator and son of an anticolonial and antifascist militant actions; and the daughter of an interracial couple of retornados undertaking research on Angola. These case studies also reveal the complexity of social, political and ethno-racial affiliations in this postcolonial post-imperial context and challenge the social hierarchization inherited from the past and the silence surrounding this heritage.

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