Les mobilisations des victimes de pesticides ont-elles modifié les pratiques des viticulteurs languedociens ?

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2016

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[VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 16 no. 1 (2016)

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Christian Nicourt, « Les mobilisations des victimes de pesticides ont-elles modifié les pratiques des viticulteurs languedociens ? », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.67fl6n


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L’article propose de s’interroger sur une inflexion éventuelle des conceptions qu’ont les viticulteurs des maux qu’ils subissent lorsqu’ils épandent des pesticides. Désormais en effet des victimes de pesticides se sont constituées en association et ont impulsé la reconnaissance de maladies professionnelles, ce qui constitue une rupture. Sur le terrain enquêté une décennie auparavant, la rupture semble pourtant limitée. En effet, les infléchissements contemporains du métier semblent plutôt être liés à la nouvelle crise que subissent les viticulteurs et qui contraint leur travail, surtout en l’individualisant. Quant à leurs manières de traiter, elles varient peu. Tandis qu’ils ne s’alertent pas de la mortalité anormale qu’ils constatent parfois chez leurs pairs, les maux qu’ils endurent en épandant ne semblent pas les alerter plus qu’auparavant. Ils en dénient toujours la portée en les dissolvant dans la vaste catégorie des maux quotidiens de leur travail. Pour les employeurs de main d’oeuvre, effectuer des traitements devient désormais juridiquement risqué. En dehors du monde viticole, ce sont surtout les riverains, particuliers ou institutions, qui interpellent les auteurs d’épandages. Tandis que les collectivités locales se préoccupent de la qualité de leurs eaux potables. Quant au marché, il se propose comme juge à charge aussi. La demande de vin bio s’accroit, et les clients des cavistes voire des oenologues interpellent les viticulteurs sur leur usage des pesticides. En dépit de ces inflexions, le déni des viticulteurs de la portée des maux qu’ils subissent semble encore pour la plupart la seule stratégie envisageable.

The article proposes to consider a possible inflection of conceptions of winegrowers pains they suffer when applying pesticides. Now victims of pesticides have formed an association and have promoted the recognition of occupational diseases. This is a break. Among winegrowers investigated a decade ago, this conception change seems however limited. Indeed, contemporary shifts in the profession seem rather linked to the new crisis experienced by growers, forcing their work, especially into individualization. Their use of pesticides did not vary much. They do not notice abnormal mortalities among their colleagues, and the pains or diseases they suffer, while their individual use of pesticides, does not seem to be an alert for them. They still deny its scope by dissolving them in the wide category of work daily pains. For employers, perform treatments now becomes legally risky. It is mainly local residents, or institutions, rather than wine growers that now challenge the use of pesticides. While local authorities are concerned about quality of drinking water, the market is like a judge examining only incriminating facts. The demand for organic wines is growing, while cellarmen customer’s even oenologists challenge winegrowers on their pesticide use. Despite these inflections, the denial of winegrowers on the consequences of pains they suffer still seems mostly their only possible strategy.

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