Du pillage à la conscience patrimoniale en Grèce et dans l'Empire ottoman : le rôle des Français et des autres Occidentaux (XVIIIe-XIXe siècles) Des ruines au musée. La perception de l'Antiquité par les Ottomans (1784-1884) En Fr

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Irini Apostolou et al., « Des ruines au musée. La perception de l'Antiquité par les Ottomans (1784-1884) », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.6nhbvy


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Résumé En Fr

How, between the eighteenth and early twentieth centuries, does one move from the relentless looting of antiquities, carried out mainly by Western countries, to the emergence of a heritage consciousness in Greece and the Ottoman Empire? Strange as it may seem, these aspects are two sides of the same coin that need to be studied in parallel to grasp the full scope of the phenomenon. Bringing together contributions from specialists from several countries – France, Greece, Turkey, Italy, Spain, Belgium, and the United States – this volume traces some of the key elements of the period from the rediscovery of Olympia in the eighteenth century to the donation of antiquities by Greece to the University of Paris in 1919. This is a period of about 150 years, during which there was a slow evolution in the way the local population and the Western world viewed the ancient heritage of Greece and the Ottoman Empire. The initial inertia of the Ottoman authorities allowed and encouraged several centuries of spoliations by Europeans, whose aim – unofficial or official – was to enrich public or private collections. The new Greek state tried, from its foundation in 1830, to put an end to plunder of antiquities, while the Ottoman Empire was slower to grasp the importance of protecting its ancient heritage. Despite the adoption by both countries of laws regulating or prohibiting the export of antiquities, the great European powers continued throughout the 19th century to acquire ancient monuments on both sides of the Aegean, without regard for local legislation and under the pretext of scientific research. The volume also shows how Westerners – and in particular the French – contributed by their acquisitions or by their reactions to the looting of other Westerners, to awaken a heritage awareness among Greeks and Ottomans, accelerating in some cases the enforcement of protection measures.

Comment, entre le xviiie et le début du xxe siècle, passe-t-on du pillage acharné des antiquités, mené surtout par les pays occidentaux, à l’émergence d’une conscience patrimoniale en Grèce et dans l’Empire ottoman ? Tout aussi étrange que cela puisse paraître, ces aspects sont les deux faces de la même médaille qu’il faut les étudier en parallèle pour saisir toute la portée du phénomène. Réunissant les contributions de spécialistes issus de plusieurs pays – France, Grèce, Turquie, Italie, Espagne, Belgique, États-Unis – ce volume retrace quelques éléments marquants de la période allant de la redécouverte d’Olympie au xviiie siècle au don d’antiquités par la Grèce à l’université de Paris en 1919. Il s’agit d’environ 150 ans pendant lesquels on assiste à une lente évolution du regard porté par les populations locales et par le monde occidental sur l’héritage antique de la Grèce et de l’Empire ottoman. L’inertie initiale des autorités ottomanes a permis et encouragé plusieurs siècles de spoliations de la part des Européens, dont le but – officieux ou officiel – était d’enrichir les collections publiques ou privées. Le nouvel État grec essaye, dès sa fondation en 1830, de mettre un terme à ces enlèvements, tandis que l’Empire ottoman fut plus lent à saisir l’enjeu de la protection de son patrimoine antique. Malgré l’adoption par les deux pays de lois encadrant ou interdisant carrément l’exportation d’antiquités, les grandes puissances européennes continueront tout au long du xixe siècle à piller les monuments antiques des deux côtés de l’Égée, sans regard pour la législation locale et sous le prétexte de recherches scientifiques. Le volume montre aussi comment les Occidentaux – et en particulier les Français – ont contribué par leurs acquisitions ou par leurs réactions face aux pillages des autres, à éveiller une conscience patrimoniale auprès des Grecs et des Ottomans, accélérant dans certains cas la mise en place de mesures de protection.

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