Déplacements de la parole dans les récits in medias exstirpationes : les cadres littéraires des témoignages de l’exil interne (Colombie, fin du XXe siècle et début du XXIe siècle)

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31 août 2023

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Résumé En Fr

We wrote this paper with the aim of proposing analytical tools that allow us to understand in what ways and why authors write about internal displacement in Colombia. We have called these tools “literary frameworks” and we have used them to observe a narrative, poetic, and social translation of a testimonial source in four books. These are: the collection of short stories Lugares ajenos. Relatos del desplazamiento, 2001; Laura Restrepo’s short novel La multitud errante, 2001; the series of testimonies gathered by Alfredo Molano in his book Desterrados. Crónicas del desarraigo, 2001; and finally, a short collection of poems by Nataly Domicó « Los espíritus no mueren (y cuatro poemas más) » published in a collective work titled Recuerdo mi origen, 2021. Thus, in the first category we have a spatio-temporal translation of the testimony: its transformation into a narrative implies changes in the order of the real course of events, notably through a certain use of fiction. The second category translates the orality of the testimony: the authors try to reproduce a concrete and direct act of communication between the witness and the reader. But they also try to convey a dialogue between different testimonies, through the act of listening. The third category makes use of the other two so that the works translate, in the words of the witnesses, a space of free expression among individuals who are ready to listen.

Nous écrivons ce travail dans le but de proposer des outils d’analyse qui permettent de comprendre de quelles manières et pourquoi l’on écrit sur le déplacement forcé interne en Colombie. Nous avons nommé ces outils « cadres littéraires ». Et nous les avons employés pour observer une traduction d’ordre narratif, poétique et social, d’une source testimoniale au sein de quatre ouvrages. Ces derniers sont : la collection de récits brefs Lugares ajenos. Relatos del desplazamiento, 2001 ; le roman de Laura Restrepo publié sous le titre : La multitud errante, 2001 ; la série de témoignages regroupés par Alfredo Molano dans son livre Desterrados. Crónicas del desarraigo, 2001 ; et finalement un court recueil de poèmes de Nataly Domicó : « Los espíritus no mueren (y cuatro poemas más) » publié dans l’ouvrage collectif Recuerdo mi origen, 2021. Ainsi, dans la première catégorie nous avons une traduction spatio-temporelle du témoignage : sa transformation en un récit implique des modifications dans l’ordre du cours réel des événements, notamment à travers un certain emploi de la fiction. La deuxième catégorie opère une traduction de l’oralité du témoignage : les auteurs essayent de reproduire un acte de communication concret et direct entre le témoin et le lecteur. Mais il s’agit aussi de faire passer à travers l’écoute un dialogue entre différents témoignages. La troisième catégorie s’aide des deux autres pour que les ouvrages traduisent, dans la parole des personnages témoins, des narrateurs, un espace d’expression libre, d’où il est possible d’énoncer à nouveau qui l’on est, parmi des individus prêts à écouter.

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