31 août 2023
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Tomás Torres Borda, « Déplacements de la parole dans les récits in medias exstirpationes : les cadres littéraires des témoignages de l’exil interne (Colombie, fin du XXe siècle et début du XXIe siècle) », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.6rk9aa
Nous écrivons ce travail dans le but de proposer des outils d’analyse qui permettent de comprendre de quelles manières et pourquoi l’on écrit sur le déplacement forcé interne en Colombie. Nous avons nommé ces outils « cadres littéraires ». Et nous les avons employés pour observer une traduction d’ordre narratif, poétique et social, d’une source testimoniale au sein de quatre ouvrages. Ces derniers sont : la collection de récits brefs Lugares ajenos. Relatos del desplazamiento, 2001 ; le roman de Laura Restrepo publié sous le titre : La multitud errante, 2001 ; la série de témoignages regroupés par Alfredo Molano dans son livre Desterrados. Crónicas del desarraigo, 2001 ; et finalement un court recueil de poèmes de Nataly Domicó : « Los espíritus no mueren (y cuatro poemas más) » publié dans l’ouvrage collectif Recuerdo mi origen, 2021. Ainsi, dans la première catégorie nous avons une traduction spatio-temporelle du témoignage : sa transformation en un récit implique des modifications dans l’ordre du cours réel des événements, notamment à travers un certain emploi de la fiction. La deuxième catégorie opère une traduction de l’oralité du témoignage : les auteurs essayent de reproduire un acte de communication concret et direct entre le témoin et le lecteur. Mais il s’agit aussi de faire passer à travers l’écoute un dialogue entre différents témoignages. La troisième catégorie s’aide des deux autres pour que les ouvrages traduisent, dans la parole des personnages témoins, des narrateurs, un espace d’expression libre, d’où il est possible d’énoncer à nouveau qui l’on est, parmi des individus prêts à écouter.