Véhémence et discrétion : la musique de film selon Roland-Manuel

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Roland-Manuel est associé au septième art dès les débuts du cinéma parlant. Seul ou avec un autre compositeur, il signe les partitions d’une trentaine de films, comprenant longs et court-métrages, documentaires et publicités. Tant dans ses collaborations avec Jean Grémillon qu’avec d’autres réalisateurs (Jacques de Baroncelli, Henri Decoin, Léo Joannon, Maurice Tourneur), Roland-Manuel propose une musique de film à la fois discrète et véhémente. Contrairement à Arthur Honegger qui privilégie des formes musicales autonomes constituant une sorte de discours parallèle à la narration à l’écran, Roland-Manuel développe une approche plus cinématographique dans une recherche de complémentarité avec l’image, érodant les frontières entre musique populaire et musique savante, entre voix parlée et voix chantée, entre bruits et musiques. À travers l’analyse de quelques cas précis, cette étude vise à établir l’importance de Roland-Manuel dans l’élaboration d’une musique spécifiquement conçue pour l’écran, rôle que l’historiographie a eu tendance à attribuer au seul Maurice Jaubert.

Roland-Manuel has been associated with the seventh art since the beginnings of talking pictures. Alone or with another composer, he scored some thirty films, including feature and short films, documentaries and commercials. In his collaborations with Jean Grémillon as well as with other directors (Jacques de Baroncelli, Henri Decoin, Léo Joannon, Maurice Tourneur), Roland-Manuel offers film music that is both discreet and vehement. Unlike Arthur Honegger, who favours autonomous musical forms that constitute a kind of parallel discourse to on-screen narration, Roland-Manuel elaborates a more cinematographic approach in a search for complementarity with the image, blurring the frontiers between popular music and art music, between spoken and sung voices, between noise and music. Through the analysis of a few specific cases, this study aims to establish the importance of Roland-Manuel in the development of music specifically designed for the screen, a role that historiography has tended to attribute only to Maurice Jaubert.

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