2020
Cairn
Jérôme Rossi, « Véhémence et discrétion : la musique de film selon Roland-Manuel », Musurgia, ID : 10670/1.6vijdw
Roland-Manuel est associé au septième art dès les débuts du cinéma parlant. Seul ou avec un autre compositeur, il signe les partitions d’une trentaine de films, comprenant longs et court-métrages, documentaires et publicités. Tant dans ses collaborations avec Jean Grémillon qu’avec d’autres réalisateurs (Jacques de Baroncelli, Henri Decoin, Léo Joannon, Maurice Tourneur), Roland-Manuel propose une musique de film à la fois discrète et véhémente. Contrairement à Arthur Honegger qui privilégie des formes musicales autonomes constituant une sorte de discours parallèle à la narration à l’écran, Roland-Manuel développe une approche plus cinématographique dans une recherche de complémentarité avec l’image, érodant les frontières entre musique populaire et musique savante, entre voix parlée et voix chantée, entre bruits et musiques. À travers l’analyse de quelques cas précis, cette étude vise à établir l’importance de Roland-Manuel dans l’élaboration d’une musique spécifiquement conçue pour l’écran, rôle que l’historiographie a eu tendance à attribuer au seul Maurice Jaubert.