Problèmes sociaux contemporains

Résumé Fr

Le choix d’un champ de connaissances et d’une approche spécifique pour appréhender les « problèmes sociaux contemporains » est loin d’être évident. À des titres divers, la sociologie, l’économie, la gestion, le droit, la science politique et la psychologie se sont progressivement emparés de la question – avec leurs méthodes propres – sans y apporter une délimitation commune, ni poursuivre des objectifs aisés à concilier. Autant de raisons de considérer que la complexité de la vie sociale encourage l’interdisciplinarité afin de rendre compréhensible une réalité problématique en elle-même, de repérer les causes de nombreux phénomènes, d’établir des corrélations entre divers paramètres. Ces considérations liminaires suffisent à justifier d’entrée trois questions : comment définir les problèmes sociaux ? lesquels privilégier ? dans quelle perspective ?Un problème social résulte d’une situation donnée, révélatrice d’un décalage important entre des normes partagées par une société et les conditions réelles de la vie des individus, voire d’un groupe. Il appelle une intervention corrective, organisée et concertée, dans le but d’améliorer les relations humaines. En ce sens, les problèmes s’expliquent par l’émergence de contradictions ou de conflits de valeurs entre des règles ou des comportements sociétaux. Il ne faut pourtant pas s’en tenir à cette seule formalisation qui présente l’inconvénient de valoriser le postulat selon lequel il existerait des comportements consensuels de référence, faciles à observer. La part que les individus, les autorités politiques, économiques, sociales ou culturelles – sans oublier les différents médias – peuvent prendre dans l’apparition et la construction des problèmes sociaux ne doit pas être minimisée. Une réalité ne devient un vrai problème de société que lorsqu’elle est revendiquée plus ou moins largement comme tel par une attention publique soutenue.Dans ce cadre, une série de thèmes d’actualité – particulièrement représentatifs de la mutation des valeurs, des croyances, des institutions et des modes de vie – a été retenue : les modèles sociaux, la protection sociale, l’intégration des immigrés, le handicap dans la société, les incivilités, gratuité et service public, les sectes religieuses, les musées nationaux, l’audiovisuel et la diversité culturelle, le sport et la politique, le tourisme international et l'action humanitaire. Ils s’inscrivent dans une conception large du champ social, afin de mettre l’accent sur les déterminants internationaux, nationaux ou locaux, les interventions des institutions publiques ou privées, les attitudes, les croyances et les habitudes d’esprit des individus. Dans tous les cas, on s’efforce de relier les thèmes entre eux et, surtout, de les intégrer pleinement à l’évolution de la société, à son progressisme social ou à sa pérennisation de fractures sociales.Chaque problème social retenu est systématiquement replacé dans une perspective historique afin de comprendre les conditions de son émergence. Il est défini et caractérisé à partir d’instruments d’observation et d’analyse qui accordent une attention particulière aux faits qui en ont révélé l’existence, à la manière dont il a été reconnu sur la scène politique, aux réponses publiques ou privées que l’on a tenté de lui apporter, avec des effets positifs ou non. Cette contextualisation permet d’aborder la réforme sociale dans la plupart de ses aspects, de développer la compréhension des usages sociaux, d’insister sur la construction des représentations, de s’interroger sur l’idée de complexité dans l’examen et le traitement des problèmes. Au-delà de la présentation documentée des questions, l’auteur multiplie les interrogations et les interprétations sur les divers leviers des politiques sociales, livre des appréciations sur leurs capacités à répondre à l’impératif de solidarité entre tous les individus, seule justification possible de la société politique démocratique du XXIe siècle. Il entend favoriser un regard lucide, critique et constructif de la réalité sociale, tout en laissant le lecteur largement libre de se prononcer sur les réformes qui s’imposent, et la manière de les mener à bien.