2017
Cairn
Deborah Galimberti et al., « Métropolisation, intercommunalité et inégalités sociospatiales », Sociétés contemporaines, ID : 10670/1.71bkkt
Cet article cherche à répondre à deux questions. Quelle est l’intensité des inégalités sociospatiales dans les agglomérations urbaines françaises ? Les politiques publiques contribuent-elles à contenir, à contrarier, ou, à l’inverse, à amplifier ces inégalités ? Concernant la première question, que l’on prenne les écarts entre revenus des ménages ou les écarts entre revenus des communes au sein des communautés urbaines, l’image globale qui ressort de notre analyse est celle de niveaux relativement modérés d’inégalités, si on les compare avec ceux des pays d’Amérique du Nord ou du monde émergent. Toutefois, ces niveaux d’inégalité sont en constante progression. Pour répondre à la seconde question, nous nous sommes intéressés d’une part, aux transferts de l’État puis de manière secondaire, des structures intercommunales vers les communes et d’autre part, à la capacité de dépense des communes. Il appert que les transferts, notamment ceux de l’État, sont fortement corrélés au dénuement de la population d’une commune mais qu’il n’y a pas de corrélation négative entre ce degré de dénuement et la capacité de dépense d’une commune. En revanche, les effets de transferts monétaires intercommunaux restent plus mitigés. On peut donc en conclure qu’en France, les transferts et la dépense publique ont encore un rôle relativement important d’égalisation des conditions de vie d’une commune à l’autre.