La valeur du faux (note critique)

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2023

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Christian Bessy et al., « La valeur du faux (note critique) », Annales. Histoire, Sciences Sociales, ID : 10670/1.75jtva


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Cette note critique revient sur l’une des affaires de faux livres anciens les plus retentissantes des années 2000, celle du Sidereus nuncius, à partir de deux parutions récentes : l’ouvrage collectif SNML. Anatomie d’une contrefaçon (2020) et celui de Nick Wilding, Faussaire de Lune. Autopsie d’une imposture, Galilée et ses contrefacteurs (2014). Les études de cas de faux et des parcours et pratiques de faussaires dans le domaine des textes et du livre en particulier ont permis d’examiner les ressorts de ces falsifications, souvent au regard de comportements individuels, motivés par une volonté délibérée de production de faits erronés, de disqualification de faits existants ou par une ambition sociale. Cependant, lorsqu’il s’agit de faux s’échangeant sur le marché du livre ancien et dont la valeur tient tout autant au texte qu’aux caractéristiques matérielles, ce questionnement doit être élargi. La configuration des savoirs en jeu interroge le travail de la preuve aux confins de l’histoire de l’art et de l’histoire des sciences. Elle met aussi au jour la relation entre experts et faussaires, qui s’appuient sur leurs prises et leurs savoir-faire et sur des connaissances réciproques de leurs compétences et appuis respectifs. L’analyse de cette configuration permet enfin de montrer la porosité des frontières entre le marché du livre et le monde de la connaissance historique et archivistique.

This review article looks back at the Sidereus Nuncius affair, one of the most notorious rare book forgeries of the 2000s, based on two recently published works: the collective volume SNML. Anatomie d’une contrefaçon (2020), and Nick Wilding’s Faussaire de Lune. Autopsie d’une imposture, Galilée et ses contrefacteurs (2014). Several case studies of forgeries involving books and other texts, and of the careers and practices of the forgers themselves, have examined the motives behind these counterfeits, often in terms of individual behavior, motivated by a deliberate desire to falsify facts or invalidate existing knowledge, or by social ambition. However, when it comes to forgeries traded on the antiquarian book market, where value is determined as much by content as by material characteristics, we must ask broader questions. The configuration of knowledge at play in this particular case concerns the nature of “proof” at the border between the history of art and the history of science. It also reveals the links between experts and forgers, based on a mastery and savoir-faire that concerns not only the objects involved but also their respective practices, skills, and materials. A close analysis of this configuration reveals the porous frontier between the rare books market and the world of historical and archival knowledge.

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