Entretenir l’entreprise coloniale : travail de subsistance et division sexuée de la production en Afrique équatoriale française (années 1920-1940)

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2022

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Ferruccio Ricciardi, « Entretenir l’entreprise coloniale : travail de subsistance et division sexuée de la production en Afrique équatoriale française (années 1920-1940) », Entreprises et histoire, ID : 10670/1.7ahw1d


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Cet article explore les ressorts du travail de subsistance en milieu rural accompli par les femmes en Afrique équatoriale française entre 1924 et 1940, en se focalisant sur une concession destinée à la production d’huile de palme au sein de la région du Haut-Congo. Si ce travail paraît invisible ou bien relégué dans l’espace du « non-travail » car consacré essentiellement à l’activité de « reproduction », il émerge cependant de certaines sources coloniales (enquêtes administratives sur les salaires et la consommation des foyers, rapports des inspecteurs du travail, correspondance entre employeurs et administration coloniale, etc.) sous couvert de préoccupations natalistes et de stabilité des communautés rurales. Le travail des femmes est ici évoqué comme une activité de subsistance, accessoire mais indispensable à l’entretien des foyers et des villages. Il participe également à l’économie politique qui est propre aux concessions sous forme de contribution aux activités de cueillette, aux cultures vivrières et aussi à la production de l’huile de palme à travers, par exemple, le concassage des noix, le débroussaillage de la forêt ou l’entretien des palmiers. Entretenir l’entreprise coloniale recouvre ainsi la double acception d’assurer l’équilibre sociodémographique des communautés des « indigènes » et la rentabilité des sociétés concessionnaires, tout en renforçant la division sexuée de la production dans la sphère domestique qui, loin d’être séparée, coexiste avec la sphère capitaliste.

This article deals with the dynamics of rural subsistence work performed by women in French Equatorial Africa (FEA) between 1924 and 1940, focusing on a palm oil concession in the Upper Congo region. Although this work appears to be invisible or relegated to the realm of “non-work” because it is essentially devoted to “reproduction”, it does emerge from certain colonial sources under the guise of natalist concerns and the stability of rural communities. These sources include administrative surveys on wages and household consumption, reports by work inspectors and correspondence between employers and the colonial administration. Women’s work is mentioned here as a subsistence activity, incidental but essential to the upkeep of households and villages. It also participates in the political economy of the concessions in the form of contributions to gathering activities, food crops and also to the production of palm oil through, for example, the crushing of nuts, the clearing of the forest or the maintenance of palm trees. The notion of maintaining the colonial enterprise is twofold. It entails both ensuring the socio-demographic balance of the “indigenous” communities and the profitability of the concessionary companies, while reinforcing the gendered division of production in the domestic sphere which, far from being separate, coexists with the capitalist sphere.

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