Le massacre de fructidor an IV à Saint-Domingue : violence et politique de la race sous le directoire

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2019

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Manuel Covo, « Le massacre de fructidor an IV à Saint-Domingue : violence et politique de la race sous le directoire », Annales historiques de la Révolution française, ID : 10670/1.7ei0vy


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L’article mène l’enquête sur un massacre survenu dans la ville des Cayes, la capitale du sud de Saint-Domingue, en fructidor an IV (août 1796). L’identité des victimes, les motivations des meurtriers de même que le déroulement des faits font l’objet de rapports opposés, fortement politisés et difficiles à décrypter. L’analyse de ce meurtre de masse et des écrits qui proliférèrent à son sujet montre les mutations du discours racial tenu dans un empire colonial où l’esclavage avait été officiellement aboli plus de deux ans auparavant. Léger-Félicité Sonthonax, l’homme qui proclama la « liberté générale » en août 1793, en vint à accuser André Rigaud, général dirigeant la partie sud de la colonie, de vouloir ériger une suprématie « mulâtre » au détriment des Blancs et des Noirs. Cette accusation fut récupérée en métropole par la droite esclavagiste pour plaider en faveur d’une francité exclusivement blanche. L’article met ainsi en lumière le rôle des dynamiques locales et de la violence dans la perpétuation, les transformations et les contradictions d’une politique de la race plurielle et instable, à l’heure de la République directoriale.

The massacre of «Fructidor an IV » in Santo Domingo : Violence and the Policy of Race under the DirectoryThis article investigates a massacre in the city of Les Cayes, the capital of southern Saint Domingue, in Fructidor year IV (August 1796). The victims’ identities, the murderers’ motives, and the unfolding of the event were the subject of opposing, highly politicized reports. Analyzing the mass murder and the proliferation of writings on the topic sheds light on the changes in and circulation of the racial discourse in an empire that officially abolished slavery two years earlier. Léger-Félicité Sonthonax, the man who proclaimed « general liberty » in August 1793, came to blame André Rigaud, the general in charge of the southern part of the colony, for erecting a « mulatto » supremacy and oppressing whites and blacks. In the métropole, the right-wing proslavery party coopted the accusation to push for a definition of « Frenchness » as exclusively white. The article demonstrates the role of local dynamics and violence in the perpetuation, transformations and contradictions of a plural and unstable politics of race at the time of the Directorial Republic.

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