2023
http://hal.archives-ouvertes.fr/licences/etalab/ , info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Pauline Debels et al., « Réparations visibles et pratiques invisibles: Étude comparée de deux systèmes de réparation du IIIe au Ier millénaire avant notre ère dans le nord-ouest de la Méditerranée », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.7r22so
Les récipients en céramique offrent des caractéristiques de performance inégalées – capacité à retenir les liquides et à relativement bien supporter les chocs thermiques et mécaniques – qui expliquent leur succès dès le Néolithique. Ils présentent également une variété intéressante de formes et de dimensions. Parce qu’ils sont sollicités dans plusieurs aspects de la vie quotidienne, ils sont aussi régulièrement brisés. Dans cet article, nous avons considéré les réparations de poteries d’un point de vue fonctionnel et avons tenté de les repositionner dans les sociétés qui les ont mises en oeuvre. Des assemblages céramiques provenant de deux contextes chronoculturels ont été étudiés : le Néolithique final du sud de la France (3600 à 2000 avant notre ère ; NMI = 1 015) et la Protohistoire corse (1850-100 avant notre ère ; NMI = 10 115). Respectivement, 39 et 126 pots ont montré des traces de réparation, mobilisant des techniques variées. Des résidus organiques liés à une réparation ont été identifiés sur 63 pots. Parmi eux, 25 ont fait l’objet d’une caractérisation chimique apportant des informations sur l’utilisation des adhésifs de réparation dans les deux contextes d’étude. L’analyse des données acquises a permis d’éclairer des comportements difficilement perceptibles dans les sociétés sans écriture et a apporté des réponses à des questions fondamentales : quels pots ont été choisis pour être réparés ? Pour quelle raison les autres ont-ils été jetés ? Que nous disent les techniques de réparation de la fonction et de la valeur que les sociétés anciennes accordaient à certaines poteries ? Les comparaisons entre deux contextes archéologiques de la Méditerranée occidentale ont permis d’identifier des récurrences, peut-être dues aux attributs physiques des pots, mais aussi des dissemblances, potentiellement liées aux traditions culturelles.