8 décembre 2023
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.4000/elseneur.1424
Nathalie Grande, « Une amatrice malgré elle ? Madame de La Calprenède », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10.4000/elseneur.1424
Mme de La Calprenède (1618 ?-1668) porte un nom d’écrivain célèbre : celui de son mari, Gautier de Costes de La Calprenède. Mais elle a elle-même pris part à la vie littéraire, comme le montrent les témoignages qui font d’elle une précieuse active à Paris à la fin des années 1650 et les textes qu’elle a laissés : un recueil de poésies, un portrait, un début de roman. Quand elle a l’audace de signer par son nom, quand elle varie les genres d’écriture, quand elle expérimente des formes nouvelles ou quand elle dédie simultanément un texte à une princesse et au public en général, sa posture d’écrivaine présente des signes qui s’apparentent à des pratiques professionnelles. Cependant d’autres caractéristiques comme la multiplication des formes de signature, le fait que la littérature n’a occupé qu’un temps limité dans sa vie et l’absence de recherche d’un gain financier la ramènent vers une posture d’amatrice. Elle témoigne ainsi du désir de femmes issues de la noblesse de passer du statut d’amatrice au statut d’autrice reconnue, en somme d’opérer un transfert entre divertissement mondain et reconnaissance publique.