2006
Cairn
Pierre Gire, « Le dogme comme langage normatif », Recherches de Science Religieuse, ID : 10670/1.7veogr
Le Christianisme, autant sinon davantage que le Judaïsme, et incomparablement plus que tout autre religion, s’est confronté au « langage » des cultures et des époques qui le traversaient autant qu’il les traversait. Dans l’Occident moderne et contemporain, surtout en son versant catholique, la question dogmatique a retrouvé une vive actualité avec notamment la crise moderniste, la controverse sur le surnaturel, le débat sur l’infaillibilité…, ce qui fait émerger l’interrogation vis-à-vis du dogme comme langage normatif. Sans doute devrions-nous distinguer le dogme (au singulier), qui désigne tout le contenu de la Foi (le dogme chrétien), et les dogmes (au pluriel), qui désignent des aspects de ce contenu, sans être déliés les uns des autres en vertu de l’analogie de la Foi. Mais le dogme chrétien et les dogmes de la Foi chrétienne impliquent dans leur énonciation linguistique formulée, enseignée et transmise une forme de normativité sur laquelle Pierre Gire s’interroge ici d’un point de vue philosophique (celui de la philosophie de la religion).