Post-vérité ou pré-vérité ? Les profanes et les scientifiques face aux masques sanitaires

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5 octobre 2021

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Madeleine Akrich et al., « Post-vérité ou pré-vérité ? Les profanes et les scientifiques face aux masques sanitaires », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.7zdum2


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La mise en cause des connaissances objectives, ou pire la construction de « vérités alternatives », vient évidemment saper les fondements même du débat pluraliste et de la démocratie. Toutefois, les défis actuels en termes de connaissance relèvent-ils tous de la post-vérité (Keyes, 2004) ? Cette notion est-elle bien ajustée à la vie dans un monde incertain, où l’enjeu n’est pas celui de la post-vérité, pour la bonne raison que la vérité n’est pas connue, mais reste encore à établir ? Ne vaudrait-il pas mieux symétriser la réflexion, en complétant l’examen de la post-vérité par une interrogation sur la pré-vérité, c’est-à-dire sur les démarches savantes et profanes qui visent, de façon indépendante ou conjointe, à prendre en compte et à lever des incertitudes ? Nous proposons d’aborder ces questions à partir des controverses qui ont entouré l’usage des masques sanitaires (Cochoy, 2020). Pour faire la part des dynamiques « post-véridiques » et « pré-véridiques » qui se déploient face aux masques, nous mobiliserons un triple corpus scientifique (articles recueillis via PubMed), médiatique (articles de presse recueillis via Europresse) et populaire (commentaires des articles ; témoignages ; forums). Ce que notre enquête pourrait montrer, c’est qu’à côté de l’opinion, il faut faire une place aux interrogations : les personnes ne font pas qu’affirmer des convictions ; elles expriment aussi à haute voix un grand nombre d’incertitudes (Callon, Barthes et Lascoumes, 2001 ; Akrich et Méadel, 2007). Ainsi, ce n’est peut-être qu’en complétant le suivi de la post-vérité par l’examen de la pré-vérité que l’on pourrait trouver les moyens de fonder de nouvelles certitudes et, idéalement, de rétablir les conditions d’une vie sans masque, d’un sens et d’un monde communs.RéférencesAkrich, M. et Méadel, C. (2007), « De l’interaction à l’engagement : les collectifs électroniques, nouveaux militants dans le champ de la santé », Hermès, n°47.Callon, M., Lascoumes, P. and Barthe, Y. (2001), Agir dans un monde incertain. Essai sur la démocratie technique, Paris, Le Seuil.Cochoy, F., 2020. « L’envers du masque », Esprit, 2020/10, pp. 24-27.

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