24 octobre 2016
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Nadja Victor, « Evaluation des déplacements piétons quotidiens: Application à la ville de Luxembourg », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.838uv7
La marche en milieu intra-urbain est considérée comme une pratique naturelle et évidente pour les déplacements à but utilitaire ou récréatif. Cependant, cette activité se révèle complexe à conceptualiser. Tout d’abord, elle inclut un continuum d’usagers piétons aux capacités de mobilité diverses. Par exemple, tout un chacun peut être un jour confronté à une situation d’inadéquation avec l’environnement qui l’entoure. Ensuite, au-delà des problèmes d’accessibilité, les comportements de mobilité et de marche sont influencés par une série d’exigences et de besoins : faisabilité, utilité, sécurité, confort environnemental et physique, plaisir des sens ou encore sentiment d’appartenance. En outre, les choix d’itinéraires des piétons en milieu urbain varient également selon l’objectif et le contexte du trajet. A partir d’une démarche pluridisciplinaire, cette recherche considère que pour promouvoir la marche au quotidien, il est essentiel de tenir compte des spécificités de chacun et des situations pouvant potentiellement affecter les déplacements piétons. Toutefois, au regard de la littérature, peu de modèles intègrent des solutions individualisées basées non seulement sur les caractéristiques des usagers (motricité, état de santé, genre, âge, IMC, etc.) mais aussi sur les propriétés de l’environnement (pente, texture, largeur, etc.). La plupart se contentent de profils génériques. Afin de saisir au mieux les différents aspects de la marche, une approche multi-scalaire et « multi-usagers » des interrelations humain-environnement se révèle pourtant plus pertinente. En réponse, la création d’un modèle de déplacements piétons en milieu intra-urbain via un système d’information géographique (SIG) offre non seulement un support de modélisation, d’analyse et de visualisation mais aussi un outil d’aide à la décision s’adressant à la fois au grand public et aux décisionnaires (aménageurs, associations) à diverses échelles (adresse, tronçon, voisinage et quartier). L’innovation de cette démarche réside dans la volonté de proposer un outil inclusif intégrant les interrelations entre une grande diversité d’usagers piétons et l’environnement selon différents contextes. A cet effet, le recours à l’utilisation d’un SIG et d’une approche par la théorie des graphes sous la forme d’un réseau d’objets vecteurs permet d’analyser la capacité d’un réseau pédestre à accueillir une grande diversité d’usagers et à disposer d’environnements urbains favorisant la marche. Notre méthodologie garantit également un modèle qui puisse être reproductible dans différentes villes en Europe et la possibilité de l’adapter à un contexte local spécifique à travers un audit urbain et un questionnaire-usager. Cette démarche a été appliquée à la ville de Luxembourg en tant que cas d’étude empirique afin de collecter des informations sur la capacité d’une ville à fournir un réseau pédestre efficace et des témoignages d’usagers piétons. Finalement, un prototype d’interface d’aide à la décision vient conclure cette recherche en proposant non seulement un outil de préconisations d’itinéraires individualisés, de diagnostics d’accessibilité et de capacité à favoriser la marche mais aussi une solution pour collecter de nouvelles données empiriques.