7 mars 2012
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Ouahmiche Ghania, « Pronunciation Learning/Teaching Strategies: Which Didactic Choice(s) for French in an Algerian Context (the case of students from the French Department at the University of Oran) », HAL-SHS : sciences de l'éducation, ID : 10670/1.83ztv7
Le but de ce travail de recherche vise essentiellement la mise en relief du rôle primordial que peuvent jouer les stratégies d’apprentissage dans l’appropriation des sonorités du français par des locuteurs arabophones algériens. Pour ce faire, nous avons fait appel à diverses approches théoriques, à savoir l’analyse contrastive, l’analyse des erreurs et l’approche paysagiste. En effet, les stratégies métacognitives s’avèrent essentielles à la réussite des différentes tâches relatives à l’appropriation de la prononciation d’une langue étrangère (la discrimination, l’identification, et la (re-) production) car elles sont considérées comme stratégies d’orientation facilitant l’assimilation et l’intégration des éléments constituant le paysage sonore de cette langue.La mise en parallèle des phonétismes de l’arabe et du français révèle des divergences significatives au niveau des structures segmentales (consonnes et voyelles) et suprasegmentales (rythme et accentuation). Nous avons accordé un intérêt particulier à quelques erreurs engendrées par le processus d’assimilation régressive et progressive, dues à l’anticipation consonantique caractérisant la langue arabe et ses différentes variétés dialectales, à savoir [i] > [é]/ [è] et [u]>[i]. Les résultats indiquant les diverses confusions phonético-phonologiques attestées dans cette étude sont issus des tests de perception et de production focalisant sur des mots dissyllabiques.Nous avons mené également une réflexion sur l’apprentissage/enseignement de la prononciation en mettant ainsi en exergue maints facteurs influençant l’appropriation des sonorités du français. Ces paramètres sont d’ordre sociolinguistique (âge "période critique" et sexe) et psychologique (attitude et motivation). Pour cette fin, nous avons établis deux questionnaires en raison de vérifier les hypothèses postulées en rapport avec les croyances, les représentations culturelles de la langue française, les représentations mentales de la composante prosodique marquant le français et l’arabe ainsi que les stratégies d’apprentissage.Le regard que nous avons porté sur les programmes de phonétique/phonologie conçus aux apprenants arabophones algériens de première et deuxième années universitaires nous a mené à noter une absence d’une conscientisation aux divergences systémiques distinguant les sonorités de l’arabe standard et l’arabe dialectal et du français. La pratique phonétique proposée dans le manuel de l’oral destinée aux étudiants de première année indique aussi des insuffisances étroitement liées à la progression phonétique et à l’absence des différentes techniques d’acquisition de la matière phonique. Ce fait nous a conduit à discuter et analyser quelques approches directives et non-directives faisant de la prononciation leur centre d’intérêt. Nous avons insisté principalement sur la répétition constructive, l’imitation, et les associations synthétiques afin de sensibiliser les apprenants à la nécessité de la profondeur du traitement des données phonétiques assurant ainsi la rétention. Cette prise de conscience privilégiant la différence entre les systèmes sonores des langues à la disposition des apprenants arabophones algériens s’appuie essentiellement sur les aspects contrastifs marquant l’arabe standard, l’arabe dialectal et le français. Ainsi, le recours à une pédagogie différenciée se révèle nécessaire et le décloisonnement entre la phonétique et l’oral se veut indispensable.Cette étude est une contribution à l’élucidation des mécanismes sous-jacents à l’appropriation des sonorités du français langue étrangère par des étudiants arabophones algériens et des quelques procédés correctifs susceptibles d’améliorer les habiletés perceptives et productives de ces apprenants.