De l’image au concept, la valeur des « expériences de pensée » comme processus graduel de fictionnalité dans la création scientifique

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18 octobre 2024

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Stéphane Cormier, « De l’image au concept, la valeur des « expériences de pensée » comme processus graduel de fictionnalité dans la création scientifique », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.853tc0


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L’histoire des sciences, l’examen génétique des découvertes et des inventions dans l’avènement de l’esprit scientifique, nous rappellent combien l’imagination et les processus de fictionnalité, loin d’être des obstacles, constituent le nexus de la création scientifique. Maintes découvertes scientifiques relèvent le fait selon lequel l’imagination se révèle plus importante que le savoir, en raison de l’importance des expériences de pensée comme processus fictionnel lesquelles ont conduit à la résolution de problèmes fondamentaux. Mais qu’est-ce qu’une « expérience de pensée » ? Pour quelles raisons les expériences de pensée sont-elles de précieuses auxiliaires fictionnelles à la connaissance scientifique ? Comment ces fictions surviennent-elles à l’esprit scientifique en vue d’établir la vérité, relativement à des degrés possibles de fictionnalité ? Est-il possible de caractériser les « expériences de pensée » scientifiques par leurs, peu ou prou, degrés de fictionnalité ? Pour quelles raisons ? Et comment ?En effet, toute recherche ne peut déterminer absolument ce qu’elle cherche et ce qu’elle va trouver. C’est le paradoxe de toute connaissance. Les découvertes sont toujours en quelque sorte inattendues. Lorsque les scientifiques savent précisément ce qu’ils ou ce qu’elles cherchent, c’est qu’ils ou elles ont découvert intellectuellement, par hypothèse ou par un raisonnement imaginatif. Ce raisonnement imaginatif est « l’expérience de pensée » entendu comme processus fictionnel et graduel en son rapport à la connaissance et à la vérité. Est-il possible de produire une typification de ces « expériences de pensées scientifiques » comme artefacts culturels hybrides? Quelles conséquences pouvons-nous en déduire ? A l’inverse, de toute velléité à prétendre se défaire de la puissance évocatrice de l’imagination afin d’atteindre supposément une rationalité abstraite, les expériences de pensée, consacrent leurs fonctions d’opérateurs fictionnels primordiaux à l’esprit scientifiques et à ses productions. A l’égal du concept de sérendipité, les expériences de pensée, comme fictions, comme processus graduels et hétérogènes de fictionnalité soulignent la liberté créatrice de la subjectivité dans les découvertes de l’ensemble des sciences et réfèrent indéfectiblement à la fois, à une conception humaniste et graduelle de la connaissance et à une interfécondité des registres des degrés de fictionnalité et des registres critériels à l’établissement de l’idée de vérité, en termes scientifiques. C’est pourquoi, notre propos s’attachera dans un cadre comparatif et possiblement typologique, avec les expériences de pensée en philosophie, à rendre compte de la richesse et de la complexité des expériences de pensée, comme laboratoire de l’esprit scientifique, dans leurs possibles fonctions imaginatives et processuelles d’inventions, de créations, de degrés de fictionnalité en science et ce, relativement à l’avènement de l’idée de mondes possibles.

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