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Patrick Bruneteaux et al., « Les violences concentrationnaires au prisme de la cruauté (1933-1945) : le cas d’Otto Moll », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10.3917/hp.026.0047
Les violences subies par les déportés dans les camps de concentration et d’extermination ont le plus souvent, à juste titre, été rapportées à une industrie impersonnelle et bureaucratique, voire à des logiques institutionnelles mettant l’accent sur les logiques propres à un camp ou les idéologies corporatistes, dont celle des nazis ou des SS. Dans cet article, nous proposons une perspective complémentaire, sans doute marginale, mais qui a tout de même sa pertinence : en postulant l’existence de marges de manœuvre des acteurs socio-historiques, nous développons le concept d’« acte d’initiative » par lequel il devient possible de sociologiser les pratiques de cruauté. En suivant de près la trajectoire d’un officier SS, Otto Moll, il s’agit d’articuler les cadres structurels évolutifs (passage de l’état de paix à l’état de guerre, du Reich allemand au Reich européen) et d’explorer les spécificités institutionnelles des camps étudiés (des camps de concentration aux camps d’extermination). Enfin le parcours professionnel et social du bourreau sera étudié non seulement par sa logique de carrière, mais aussi par ses postures propres et notammment ses actes de cruauté inédites.