2015
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Jean Bazantay, « Un mode de justification en japonais : L’emploi de mono en fin d’énoncé », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.8clhjv
Cet article s'attache à décrire et à analyser la contribution discursive du nom japonais mono (chose, objet) à la réalisation d’énoncés à visées justificative ou réfutative. Cet emploi dans lequel mono est habituellement qualifié de « particule finale » ou « énonciative », s’observe après la présentation de circonstances particulières en clôture d’un énoncé par lequel le locuteur répond à un reproche ou une mise en cause plus ou moins directe. Nous montrerons comment les images d’incontournabilité et d’incontrôlabilité associées au nom mono concourent à la construction argumentative d’un énoncé qui dédouane le locuteur de toute responsabilité personnelle. Dans ce processus, le rôle de la collocation datte utilisé comme connecteur pour introduire la réponse est analysé. Nous montrerons également comment, sous certaines conditions pragmatiques invalidant la pertinence des arguments avancés, ce procédé argumentatif est en fait l’instrument d’un « jeu affectif » visant à confirmer une relation de dépendance entre locuteur et interlocuteur.Après avoir montré que mono ne clôt pas l’énoncé et qu’il y a en fait une suite implicite qui est éludée, nous proposons de requalifier dans cet emploi mono de « particule connective ». Cet emploi est alors à rapprocher de celui d’autres particules connectives telles que kara exprimant la raison.