17 mars 2023
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Valentine Duquesne, « La part des facteurs sociaux dans l'optimisation de la performance paralympique », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.8d62e7
Si la multifactorialité de la performance sportive est bien documentée, il existe peu de travaux qui portent spécifiquement sur les facteurs de la performance paralympique. L'objectif de cette thèse était d'identifier les stratégies de mobilisation et d'organisation des facteurs de la performance que sont : l'entraînement, la préparation physique, la préparation mentale, la diététique, la récupération, la situation professionnelle, sociale, financière ou bien encore familiale. Pour cela trois études ont été menées. Une première étude a été conduite, par questionnaire, auprès de 176 parasportifs ayant un projet de sélection pour les Jeux Paralympiques de Tokyo, et ayant des déficiences motrices, sensorielles, intellectuelles et psychiques, de 19 disciplines sportives. La deuxième étude a été réalisée, par entretiens semi-directifs, auprès de 21 sportifs ayant des déficiences motrices et sensorielles, de 19 disciplines différentes. Enfin, la troisième étude a été menée par entretiens semi-directifs et observations, auprès de 15 athlètes et pongistes ayant une déficience intellectuelle et/ou des troubles autistiques. L'analyse des résultats, à partir du paradigme interactionniste de l'école de Chicago, a révélé une mobilisation répandue des facteurs que sont l'entraînement, la préparation physique, la préparation mentale, la diététique et la récupération. Toutefois, cette utilisation quasi-systématique de ces facteurs ne permettrait plus ni de discriminer les préparations sportives entre elles ni les niveaux de performance atteints. En revanche, les résultats présentés dans cette thèse permettent de témoigner du rôle prédominant de facteurs qui étaient jusque-là moins systématiquement associés à la performance sportive : les situations socioprofessionnelles. Enfin, l'analyse des données montre que les sportifs ayant des déficiences acquises, mettent en place des stratégies d'adaptation ou de « surcompensation » du handicap en raison d'expériences sportives antérieures parfois empreintes de validisme. Les expériences individuelles des sportifs, liées à la déficience, agiraient comme un mécanisme de régulation sur ces manières de penser et d'agir. En conclusion, la mise en place et le temps accordé à chacun des facteurs de la performance résultent de choix individuels des sportifs mais aussi des contextes changeants dans lesquels ils évoluent. La diversité et la complexité des expériences des sportifs paralympiques présentées dans cette thèse, tiennent au fait qu'elles se situent à l'interface des expériences à la fois de la pratique sportive à haut niveau mais aussi de la déficience et des représentations sociales du handicap.