9 novembre 2017
Marie David, « Les savoirs comme construction collective. Enquête au lycée général et en première année à l'université », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.8m1mxi
Que sont les savoirs enseignés au lycée et à l’université ? Que nous apprendrait une perspective de sociologie du travail appliquée à ces savoirs ? Plutôt que de suivre les approches didactiques, ou d'accepter d’emblée le discours des disciplines sur le savoir qu'elles produisent, envisageons les savoirs comme le fruit d'un travail, sans respecter les découpages disciplinaires, ou les découpages en niveaux d'enseignement. Regardons le travail des professeurs et celui des élèves, comment ils coopèrent entre eux pour définir ce qui doit être appris. Regardons également le travail des éditeurs de manuels, des inspecteurs, des rédacteurs des programmes scolaires. Les savoirs sont la conséquence de la division du travail entre ces catégories. Par leur travail respectif, celles-ci définissent des conventions dans l'enseignement et l'apprentissage des savoirs : dans les manières de faire cours, de recruter, de rédiger des manuels. Apprendre les savoirs pour les élèves c'est, en fait, apprendre ces conventions. Cette thèse s’appuie sur une enquête de terrain réalisée dans deux lycées et une université. Au lycée, les savoirs enquêtés sont ceux de sciences économiques et sociales et de physique-chimie, et, à l’université, ceux de sociologie, de physique et de chimie. L'objectif est d’élaborer une nouvelle perspective à partir de laquelle nous pourrions analyser tout type de savoir scolaire, à l'école primaire comme dans l'enseignement secondaire ou dans l'enseignement supérieur, non pas comme la simple émanation de savoirs disciplinaires, mais comme le fruit de conventions continuellement négociées par le travail des différentes catégories d'acteurs concernées.