6 juin 2011
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Prioux Virginie, « La voie/voix du silence dans les incipit de Germinal d’Émile Zola et de Claude Berri », Loxias, ID : 10670/1.8mxnek
Les premières pages du roman de Zola sont marquées par un univers sonore très particulier : le silence entrecoupé de rafales de vent incessant et de quelques bruits de souffles inquiétants sortant du corps de la fosse. De là naît une atmosphère fantastique qui fait du décor un élément hostile et de la mine un monstre mangeur d’hommes. La transposition de cet incipit dans le film fait de la bande son une véritable interprétation de l’œuvre romanesque : tandis que la musique du générique remplace le vent, le héros s’avance peu à peu vers le Voreux qui se définit d’emblée par les roulements de chariots et les sons métalliques des machines, perdant ainsi son caractère inquiétant. Réalisateur et scénariste font alors le choix de modifier le silence romanesque, préférant le tableau réaliste de la mine à l’univers fantastique du roman.