La couronne comme institution, performance et processus politico-religieux

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2023

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Jérémie Ferrer-Bartomeu et al., « La couronne comme institution, performance et processus politico-religieux », Réforme, Humanisme, Renaissance, ID : 10670/1.8nyldh


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La couronne au XVIe siècle a rarement été étudiée. Pourtant, comme au Moyen Âge, elle y apparaît à la fois comme objet, signe et performance théologico-politique de l’exercice de la souveraineté, c’est-à-dire comme réalité matérielle et comme concept. Toutefois, dans une période déchirée par les guerres de Religion, les contestations radicales de l’autorité souveraine actualisent les enjeux et les débats qui entourent cet objet singulier. La couronne fonde-t-elle la souveraineté ? Celui qui la porte en est-il digne ? Quelles sont les conditions qui en garantissent la régularité de la transmission ? Le règne d’Henri III constitue un précipité dramatique de ces enjeux : d’abord quand en 1584 Henri de Navarre, protestant, devient héritier présomptif ; puis, en 1588, quand le roi fait assassiner le duc de Guise et le cardinal de Lorraine lors du coup de majesté des états généraux de Blois. Dès lors, dans une quête angoissée des origines, l’objet couronne se disjoint du chef du roi honni, à qui l’on dénie – comme on la dénie à son héritier hérétique – la souveraineté, la légitimité et in fine la dignité de ceindre la couronne de France. Ce qui se joue sous le règne d’Henri III, à travers la question de savoir à qui revient la couronne de France, c’est finalement une complexe articulation entre droit, hérédité, orthodoxie et dignité.

The crown in the sixteenth century has been infrequently examined in scholarly discourse. Nevertheless, akin to its representation during the Middle Ages, it emerges as an object, symbol, and theologico-political performance of the exercise of sovereignty, embodying both material reality and abstract concept. Yet, in an era torn asunder by the Wars of Religion, radical challenges to sovereign authority bring to the fore the issues and debates surrounding this unique emblem. Does the crown indeed underpin sovereignty? Is the bearer thereof truly worthy? What conditions ensure its orderly succession? The reign of Henry III epitomizes the dramatic encapsulation of these concerns: initially when in 1584, Henry of Navarre, a Protestant, becomes the presumptive heir; and subsequently in 1588, when the monarch orchestrates the assassination of the Duke of Guise and the Cardinal of Lorraine during the Estates General of Blois. Consequently, in a fervent quest for origins, the crown as an object becomes dissociated from the vilified monarch, to whom, much like his heretical heir, sovereignty, legitimacy, and ultimately the dignity to don the crown of France, is denied. The core issue during the reign of Henry III, revolving around the rightful claimant to the French crown, is a multifaceted interplay of law, lineage, orthodoxy, and dignity.

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