Le crâne dit de saint Aubert : de la pratique chirurgicale à la pratique cultuelle

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31 mai 2023

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Pierre Bouet et al., « Le crâne dit de saint Aubert : de la pratique chirurgicale à la pratique cultuelle », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.8obhgb


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Conservé dans la basilique d'Avranches, le crâne dit d'Aubert a fait l'objet en 2019 d'un réexamen historique, anthropologique et paléopathologique appuyé sur des analyses en imagerie médicale (radiologie et tomodensitométrie). La Revelatio (c820) relate la fondation du Mont par Aubert qui en aurait reçu l’ordre par l’archange saint Michel lors d’un songe. La Translatio (fin XIe siècle) fait le récit de la redécouverte des ossements d’Aubert qui auraient été cachés par le chanoine Bernier dans sa cellule en 965-966. Le crâne attribué à Aubert présente une perforation interprétée comme la “marque du doigt de l’archange”. Le squelette est alors réparti dans quatre reliquaires : deux pour les avant-bras, un pour le crâne, un pour le reste du corps. Seul le crâne nous est parvenu car récupéré par le docteur Guérin en 1791. Ce dernier confie la pièce à l’église Saint-Gervais d’Avranches, son lieu de conservation actuel.La nouvelle expertise réalisée avait deux objectifs : dater le crâne et proposer un réexamen paléopathologique de la lacune osseuse.Quatre grammes d’os ont été prélevés en vue d’une datation carbone 14. Des acquisitions en imagerie par rayons X réalisées en 2006 au Centre Hospitalier d’Avranches ont été réévaluées pour compléter les examens macroscopiques.L'ancienneté du crâne s’est vue confirmée avec une datation calibrée entre 662 à 770 ap. J.-C. L’analyse paléopathologique retient préférentiellement, pour la lacune osseuse, une étiologie traumatique. Cette dernière relèverait d’une intervention chirurgicale et non d’un accident ou de violence interpersonnelle. Ce nouvel examen est ainsi l’occasion de discuter des pratiques chirurgicales médiévales. Enfin, un lustrage de surface du pourtour de la lacune osseuse témoigne de pratiques de dévotion entourant la relique impliquant son accessibilité. La révision des textes relatant l’histoire de cette relique, notamment le Roman du Mont Saint-Michel de Guillaume de Saint-Pair, indique que le crâne semble avoir été manipulé au moins jusqu’au XIIe s.

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