David Margolis, « Compensation Policy, Human Research Management Practices and Takeovers », HAL-SHS : économie et finance, ID : 10670/1.8q6ke5
Ce papier considère le rôle de la politique de rémunération et des pratiques en matière de gestions des ressources humaines dans le cadre des fusions et des acquisitions. D'abord, on évalue l'importance de ces facteurs du côté employés de l'entreprise pour la discrimination entre les entreprises acquéreurs et les entreprises acquises. Ensuite, on se focalise sur quels employés restent avec l'entreprise (ré)constituée après la transaction. Exploitant une base de données liée employeur - employé française unique, nous trouvons que les entreprises acquises sous-paient leurs employés et rémunèrent moins bien l'ancienneté que les entreprises acquérantes, et elles emploient des individus avec une ancienneté moyenne inférieure à celle des entreprises qui les achètent. Malgré la faible importance des caractéristiques individuelles pour la discrimination entre les deux sortes d'entreprises, on trouve que les facteurs individuels sont très importants pour la détermination de qui reste, avec les employés de l'entreprise acquise étant nettement moins souvent présent dans la nouvelle entreprise après la transaction que ceux de l'entreprise acquérante. Les individus avec les caractéristiques les plus valorisés par le marché sont aussi ceux qui restent avec la nouvelle entité, tout comme ceux des entreprises achetés qui rémunéraient bien l'ancienneté et ceux des entreprises acheteurs qui rémunéraient moins bien l'ancienneté ex-ante. Ces résultats sont cohérents avec la théorie des fusions et acquisitions de Jensen et Meckling (1976) qui les considèrent comme une manière pour le marché de contrôler les actions des dirigeants.