Une émulation à usage local. Les concours d’histoire des sociétés savantes de province au XIXe siècle

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2017

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François Ploux, « Une émulation à usage local. Les concours d’histoire des sociétés savantes de province au XIXe siècle », Revue d’histoire moderne & contemporaine, ID : 10670/1.8utom3


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La tradition du concours académique, qui connut sous la Révolution une brève éclipse, prit après 1800 un nouvel essor. En province, les cercles d’études fondés et animés par des représentants de la bourgeoisie diplômée organisaient des concours scientifiques, littéraires ou historiques. L’objectif était de susciter un climat d’émulation par la mise en jeu de récompenses honorifiques. Mais il s’agissait aussi, pour ces notables provinciaux, très conscients de ce qu’ils n’avaient pas les moyens de contester l’hégémonie culturelle de la capitale, de créer dans leur environnement immédiat une scène intellectuelle sur laquelle ils pourraient s’illustrer. Cependant, l’analyse d’un échantillon de plus de 600 lauréats des concours d’histoire organisés par des sociétés d’émulation provinciales montre que la formule du concours attirait surtout des représentants de la toute petite bourgeoisie d’origine populaire. Pour ces amateurs de recherche historique qui, en raison de leur appartenance aux fractions inférieures de la bourgeoisie, étaient maintenus à l’écart de la sociabilité savante, la participation à un concours offrait la possibilité de faire une timide incursion dans cet univers très hermétique. On s’est intéressé aux stratégies déployées par les organisateurs de concours pour modérer les ambitions intellectuelles de ces historiens de modeste extraction.

After a short eclipse during the French Revolution, the tradition of academic prize contest developed again in the first decades of the 19th century. All over the province, learned societies founded by members of the urban bourgeoisie organised scientific, literary or historical contests. Their purpose was to create an intellectual emulation by means of competitions and honorific rewards. But those provincial notables knew well that they could hardly contest the cultural supremacy of Paris. Their purpose was to build an intellectual scene of local dimension where they could obtain fame. A sample of more than 600 laureates of history contests founded by provincial learned societies shows that a large majority of contestants were petty bourgeois of popular extraction. For those amateur antiquarians, excluded from elitist academic societies, the expansion of the prize contests offered an opportunity to participate in intellectual exchange and make a timid foray in this very hermetic milieu. The organisers used specific strategies to moderate, or even discourage, the intellectual ambitions of these humble amateurs.

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