Aux zones frontières de l’art brut : entre appropriation et dépendance au territoire de l’autre de l’art

Fiche du document

Date

15 septembre 2022

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1638-556X

Collection

Peren-Revues

Organisation

Université de Lille

Licences

CC-BY-NC , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Flavie Beuvin, « Aux zones frontières de l’art brut : entre appropriation et dépendance au territoire de l’autre de l’art », Plateforme d'Édition de REvues Numériques PEREN, ID : 10.54563/demeter.813


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

En nous ressaisissant des mots dont Jean Dubuffet use pour nommer et construire l’art brut qu’il idéalise et qu’il découvre, il s’agit pour nous d’interroger la place apparemment marginale que l’art brut occupe et ainsi les frontières que Dubuffet dessine autour de lui. Nous souhaitons ainsi revenir à la nature du discours théorique de Dubuffet notamment à travers un des rapports dialectiques fondateurs de la pensée du peintre, celui opposant l’art brut et l’art dit « culturel ». Le regard et le récit portés sur les créations des femmes de l’art brut décrites par Dubuffet dans les nombreux fascicules de L’Art brut précisent ensuite la façon dont celui-ci envisage la marge qu’occupent les créateurs et créatrices de l’art brut. Les textes de Dubuffet semblent ainsi relater le destin exotique de créatrices qui sont les figures magiques d’une métamorphose : par les voies de la création, ces femmes du commun deviennent des créatrices autres, hors du commun. Cette métamorphose par l’expérience de la création fait sortir les créatrices de leur « normalité » – terme que Dubuffet utilise pour décrire Laure Pigeon – quotidienne et fait advenir chez elles des impulsions mêlant sauvagerie et animalité. Cette rhétorique récurrente de Dubuffet nous amène à considérer sa quête d’art brut dans un réseau de connexions qui hybride à la fois l’exercice de son pouvoir sur ces créations, fruits d’une expropriation, et son rapport de dépendance aux créateurs et créatrices d’art brut qui nourrissent son travail de peintre.

By taking hold the words Jean Dubuffet uses to name and construct the Art Brut he idealizes and discovers, we want to question the apparently marginal place that Art Brut occupies and thus the boundaries that Dubuffet draws around it. We wish to return to the nature of Dubuffet's theoretical discourse, notably through one of the founding dialectical relationships in the painter's thought, that between Art Brut and so-called "cultural" art. The view and account of the creations of the women of Art Brut described by Dubuffet in the numerous fascicles of L’Art brut then specifies the way in which he envisages the marginal position occupied by the creators of Art Brut. Dubuffet's texts thus seem to relate the exotic destiny of women creators who are the magical figures of a metamorphosis : through the paths of creation, these ordinary women become creators who are other, out of the ordinary. This metamorphosis through the experience of creation takes the women creators out of their everyday "normality" – a term Dubuffet uses to describe Laure Pigeon – and brings out in them impulses that combine savagery and animality. This recurring rhetoric of Dubuffet's leads us to consider his quest for Art Brut in a network of connections that hybridizes both the exercise of his power over these creations, the fruits of expropriation, and his relationship of dependence to the creators of Art Brut who nourish his work as a painter.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en