16 novembre 2010
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Sylvain Angiboust, « Le cinéma d'action américain contemporain : Une abstraction figurative », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.98nt5r
Le cinéma est naturellement un art de l’action qui enregistre mécaniquement le mouvement des corps et les inscrit dans un cadre fictionnel. Le genre du film d’action se constitue en présentant une action excessive selon une esthétique spectaculaire. Les genres du cinéma classique (western, burlesque, film musical, film de guerre…) sont tous à leur manière des films d’action. Ils sont tributaires du mode de l’action qui est une façon propre au cinéma de raconter des histoires par le mouvement. De façon plus singulière, le film d’action devient à partir des années soixante/quatre-vingt un genre à part entière qui propose un dépassement excessif et ludique des anciens genres spectaculaires. Ce cinéma de la performance physique et technologique s’est imposé comme le moteur de l’industrie hollywoodienne du blockbuster.Après avoir défini le genre du film d’action, nous analyserons sa double nature, entre l’art conceptuel et la fiction populaire. Les structures narratives stylisées du cinéma d’action contemporain donnent naissance à des images faiblement figuratives, héritières de l’art hyperréaliste et proches de certaines pratiques expérimentales. Mais le film d’action est aussi un fortement incarné, met en valeur des corps musclés et des destructions massives, dans un contexte référentiel marqué.La mise en scène du spectaculaire contemporain équilibre ces deux tendances, entre abstraction et figuration, et aboutit à l’immersion physique du spectateur. Celui-ci est invité à prendre part à l’action, sans bien sûr quitter son siège. Pour ce faire, il doit renoncer à sa rationalité discursive et laisser son intuition percevoir l’enchainement dynamique des images.