«L'introuvable» césure public-privé en Algérie : De nouveaux objets en santé dans le champ de la privatisation des soins

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2004

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Mohamed Mebtoul, « «L'introuvable» césure public-privé en Algérie : De nouveaux objets en santé dans le champ de la privatisation des soins », Autrepart, ID : 10670/1.9abkf6


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Il s’agit ici de montrer la pertinence de construire des objets en santé en partant du fonctionnement du secteur privé, et notamment de celui des cliniques privées. La montée importante de la marchandisation du domaine des soins a conduit à une recomposition des rapports entre les pouvoirs publics, les spécialistes de l’hôpital et ceux du secteur privé. Recomposition qui se traduit notamment par l’émergence de nouveaux « entrepreneurs » dans le champ de la santé et par le déploiement de nouveaux rapports de travail entre le personnel de santé et les « patrons » de la clinique privée, qui contrastent avec ceux de l’hôpital. Celui-ci est pourtant au cœur du renforcement du secteur privé. Nous montrons les multiples imbrications entre les professionnels de la santé des deux secteurs, qui se font au profit du secteur privé. Celui-ci a en effet la possibilité de capter aisément le personnel de santé de l’hôpital, de s’approprier de façon dominante un nombre important de patients contraints d’assurer leurs examens « complémentaires » en son sein, parce qu’il est souvent le seul détenteur de certains moyens techniques, comme le scanner, par exemple. On insistera donc sur l’introuvable césure public / privé. Celui-ci se nourrit en réalité des dysfonctionnements des structures étatiques de soins et des logiques de fonctionnement des pouvoirs publics qui vont eux aussi contribuer, en légalisant l’activité complémentaire assurée par les spécialistes, à renforcer de façon détournée le secteur privé. Il a donc toute la latitude de mobiliser activement et dans une logique de réseaux, le personnel de santé de l’hôpital, tout en n’hésitant pas à intégrer les spécialistes des cabinets privés qui ont la possibilité d’investir la clinique pour opérer leurs malades. Cette alliance tacite entre les « patrons » des cliniques et les médecins privés, permet d’élargir les assises du secteur privé.

The “undetectable” link point between public and private sectors in AlgeriaThe question here is to show the relevance of constructing objects in health by starting from the way things work in the private sector, and especially in private clinics. The rapid increase in merchandisation of health care has led to structural changes in relationships between the public powers, hospital specialists and their private-sector counterparts. That results effectively in a modified configuration expressed by the emergence of new health “entrepreneurs” and the setting in place of new working relations between health personnel and the private clinic “chiefs”, sharply different from those in the hospital sphere. This is nevertheless the crux of the strengthening of the private sector. Here are shown the many points of interweaving between the health professionals of the two sectors, which are forming to the benefit of the private sector. The latter can easily capture hospital health personnel, and take over as dominant player a large number of patients, who become obliged to have their “complementary” examinations dispensed in that sector, because private structures are often the only ones that have technical equipment such as scanners. Emphasis is thus placed on the undetectable link-point between the public and private sectors. The latter in reality feeds on the malfunction of state health structures and on the public powers’ working logic. These authorities are also going to contribute indirectly to reinforcement of the private sector, by legalising the complementary services the specialists provide. The private sector therefore has freedom of movement actively to mobilise hospital health care personnel in a network, while not hesitating to incorporate private-practice specialists who have the possibility to place their trust in the clinics to perform their patients’ operations. This tacit alliance between clinic “chiefs” and private doctors gives the conditions for the private sector to extend its base.

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