25 janvier 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Hélène Aji et al., « H.D and Modernity », Éditions Rue d’Ulm, ID : 10670/1.9c4xu5
En 1912, sous l’impulsion d’Ezra Pound, Hilda Doolittle devient « H.D. Imagiste », et son nom, l’éternelle pierre de touche d’un des mouvements fondateurs du premier modernisme. Pourtant, Hilda Doolittle est, dans la durée, l’auteur d’une œuvre riche et diversifiée (poésie, essais, fiction, traduction, écrits autobiographiques), qui traverse un demi-siècle chaotique, de son entrée sur la scène littéraire dans les pages de la revue Poetry en janvier 1913 à sa mort en 1961. Comment cerner les rapports ambivalents qui s’établissent entre la fascination qu’entretient H.D. pour les cultures antiques et sa confrontation quotidienne avec une modernité déroutante, quand elle n’est pas radicalement déstabilisante ? Helléniste accomplie, traductrice d’Euripide, passionnée de religion et de mythologie, H.D. situe l’ensemble de son œuvre sous l’égide d’Hermès, le dieu messager cryptique. De « Hermes of the Ways » (1913) à Hermetic Definition et à Helen in Egypt (1961), H.D. compose des textes complexes où la modernité se donne à comprendre entre les lignes (entre les signes) de l’atavisme archaïque, livrant une nouvelle lecture du monde, à la fois révélatoire et médusante.