2020
Cairn
Jacques François et al., « Voir désémantisé : quand A n’a rien à voir avec B », Syntaxe & Sémantique, ID : 10670/1.9e31ew
En marge de ses emplois perceptif et cognitif, le verbe voir présente plusieurs types d’emplois où sa fonction est essentiellement relationnelle (ex. Quelqu’un se voit offrir une place ; L’entreprise a vu chuter ses bénéfices). Parmi ces emplois, la construction A n’a rien à voir avec B, datée du tournant du XIXe siècle, s’est imposée au XXe siècle en face de A n’a rien à faire avec B et a privilégié des sujets grammaticaux non animés. Attribuer un statut purement relationnel (Picoche 1986) à A a (INDÉFINI) à voir avec B suggère que le choix du verbe voir est aléatoire. Inversement, l’hypothèse proposée ici est que cette construction véhicule une relation topologique d’accessibilité au long d’un continuum (de tout à voir à rien à voir) entre les deux espaces sémantiques de A et de B aux yeux d’un observateur externe virtuel.