Rôle aux urgences du médecin référent des violences faites aux femmes

Résumé Fr En

Les violences subies par les femmes sont progressivement reconnues comme l’un des déterminants majeurs influant sur leur santé et celle de leurs enfants. Face à ce constat ont été mis en place, dans les services d’urgences, des médecins, formés, référents, sur les violences faites aux femmes.En moyenne, chaque année, on estime que 225 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de violences conjugales. Les urgences ont une place privilégiée pour la prise en charge de ces femmes et de leurs enfants, carrefour des premiers effets de la violence, avec 19 millions de passages environ par an.Les conséquences sur la santé de ces femmes, en dehors de celles traumatologiques au moment des coups les font consulter aux urgences pour des pathologies médicales, gynéco-obstétricales, psychiatriques, des déséquilibres de pathologies chroniques et consulter également pour leurs enfants.L’urgentiste se retrouve donc en première ligne dans l’accueil et la prise en charge de ce type de patiente. Il est indispensable qu’il soit sensibilisé et formé.Des signaux d’alertes doivent éclairer l’urgentiste comme le nombre de passages aux urgences, le comportement de la victime, les attitudes du conjoint, des enfants.La deuxième étape est le questionnement systématique, au même titre que les autres antécédents de façon simple et explicite.La mission du médecin référent urgences violences faites aux femmes est donc complexe ; il doit à la fois connaitre les mécanismes et les conséquences des violences, savoir les dépister les appréhender savoir s’entourer de professionnels compétents et créer un réseau d’aval.Le médecin référent devra agir en étroite collaboration, dans son établissement, avec le médecin référent des violences faites aux enfants qui devra être nommé avant décembre 2017 dans le cadre du plan national de lutte contre les violences faites aux enfants en France.

The Role of Violence Against Women (VAW) Medical Adviser in an Emergency ServiceActs of violence against women are gradually recognized as one of the most important determinants influencing their health and their children’s health. Based on this observation, trained doctors, with the function of a violence against women (VAW) resource adviser, have been introduced in emergency services.An average of 225 000 women aged 18 to 75 are estimated to be the victims of domestic violence each year. Emergency services have a central role to play in caring for these women and their children as they are at the crossroads of the first effects of violence, with around 19 million people admitted each year.Leaving aside the direct traumatic consequences of the blows they undergo, what leads these women (or their children) to be seen in an emergency unit is the impact on their health – psychiatric, obstetric and gynaecological disorders or instability in chronic diseases –.Emergency doctors are thus on the front line when it comes to admit and care for this kind of patients. It is therefore essential that they should be made sensitive to this phenomenon and given adequate training.Some warning signs must alert emergency doctors, such as the number of admissions in the service, the way the victim, her partner or the children behave.The second stage is systematic interviewing, as it is done for other aspects of a patient’s medical history-in a simple and explicit manner.So the mission of the VAW emergency medical adviser appears to be complex: he must be familiar with both the mechanisms and the consequences related to violence, be able to detect them, tackle with them, manage to get surrounded and assisted by other experts and create a downstream network.In their hospitals, VAW medical advisers will have to work in close collaboration with the medical advisers in charge of violence against children, who are supposed to be appointed before the end of 2017 in the framework of the French National plan on Struggle against Violence against Children.