2023
Cairn
Philippe Darriulat, « De Béranger à l’affirmation de la presse de masse : médiatiser la parole chansonnière », Romantisme, ID : 10670/1.9ip1y8
Il n’y a aucun doute pour les femmes et les hommes du xixe siècle : la chanson appartient à la culture populaire. Pour expliquer cette perception, on peut s’intéresser aux contenus et aux auteurs des couplets écrits à cette époque. Il ne suffit pourtant pas qu’une chanson soit faite par un ouvrier, ou qu’elle parle des modes de vie des travailleurs, pour qu’elle soit « populaire », il convient également qu’elle rencontre un public. Et pour cela, elle doit pouvoir circuler. Ce sont les vecteurs de cette mobilité chansonnière que se propose d’analyser cet article. Ces circulations peuvent être liées aux migrations du travail, à la conscription, à des professionnels, colporteurs et chanteurs ambulants, elles peuvent s’appuyer sur de petits livrets imprimés ou reposer sur la seule oralité. Ce sont bien elles qui donnent toute son importance à la chanson du xixe siècle, suscitant en retour toute l’attention des autorités.