2016
Cairn
Yannicke Chupin, « Falling Man, ou les vertus de la lecture spiralée de l’événement historique », Études anglaises, ID : 10670/1.9j26vk
Les attentats du 11 septembre 2001 ont généré une crise de la représentation. Quelque six années après l’événement, DeLillo en propose une relecture littéraire, à travers un texte qui s’ouvre et se clôt sur la scène qui a immédiatement succédé à l’impact des avions sur les tours. En dépit de cette structure circulaire, le roman ne s’inscrit pas dans l’esthétique aporétique si souvent associée au postmodernisme. Sa structure et sa forme manifestent au contraire une tension asymptotique vers le déchiffrement de la complexité de l’événement. On proposera de lire ce cheminement progressif de l’écriture à travers la forme de la spirale, car il repose sur un mouvement de retour et de circularité ouverte permettant au roman de s’affranchir du cercle vicieux et de réduire progressivement le fossé entre les mots et la chose. Soumise à cette esthétique, la lecture de Falling Man, s’apparente à un lent travail de déchiffrement mis en acte par l’écriture, qui devient donc le lieu d’une performance heméneutique.