Adorning the everyday. Ornamentation process for private apartments buildings in Ile-de-France (2009-2016) Orner le quotidien. Processus d'ornementation du logement collectif privé en Île-de-France (2009-2016) En Fr

Résumé En Fr

This thesis contributes to the historiography of contemporary architectural ornament by studying the practices of architects, manufacturers, real estate developers and planners. It questions the phenomenon of the “return of ornament” by integrating ornaments of historical inspiration, still little studied, and through and through ordinary architecture: two private apartments buildings sold in a future state of completion (VEFA). Le Plazza (2015, Val d’Europe, 77), adorned with many mouldings composed according to classical principles, was designed in the agency of Maurice Culot, an eminent figure in neo-traditionalist circles. Parc 17 (2016, ZAC Cardinet-Chalabre, Paris 17), adorned with colourful figurative prints as part of a serial framework, was designed in the agency of Francis Soler, a recognized avant-garde architect. These buildings combine the standardization of commercial products with the singularity that aesthetic work brings to the architectural project, going so far as to confer on it the status of a work of art. Their ornamentation processes show how ornamentation can be maintained in ordinary architecture despite the constraints weighing on its implementation (whether technical, economic or political) thanks to collective arbitrages bringing benefits to the protagonists. The way in which the design of these everyday ornaments is shaped by the anticipation of their reception raises the question of the designers’ attention to the convenance (appropriateness) of their use, beyond their aesthetic dimension.

Cette thèse porte sur l’ornementation dans l’architecture contemporaine. Elle contribue à l’historiographie du sujet en étudiant les pratiques concrètes des concepteurs (architectes, fabricants, promoteurs immobiliers et aménageurs), en intégrant des ornements d’inspiration historique – encore peu étudiés – et en analysant des bâtiments ordinaires plutôt que des édifices exceptionnels. La recherche est basée sur deux immeubles de logements collectifs privés vendus en état futur d’achèvement (VEFA), dont les processus d’ornementation sont reconstitués grâce aux archives de la pratique et à une série d’entretiens. « Le Plazza » (2015, Val d’Europe, 77), orné de nombreuses moulures composées selon des principes classiques, a été conçu dans l’agence de Maurice Culot, personnage éminent des réseaux néo-traditionnels. « Parc 17 » (2016, ZAC Cardinet-Chalabre, Paris 17), orné d’impressions figuratives colorées s’inscrivant dans une trame sérielle, a été conçu dans l’agence de Francis Soler, architecte reconnu cultivant l’innovation formelle. Ces bâtiments conjuguent la standardisation de produits marchands avec la singularisation que le travail esthétique donne au projet architectural, jusqu’à lui conférer le statut d’œuvre. La thèse explore sous quelles conditions l’ornement se maintient dans l’architecture ordinaire, malgré les contraintes pesant sur sa mise en œuvre (d’ordre technique, économique ou politique), grâce à des arbitrages collectifs dont les protagonistes tirent bénéfice. L’anticipation de la réception des ornements façonne leur conception, ce qui suggère un renouveau de la convenance dans leur usage, au-delà de leur visée esthétique.