Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.15454/1.5421029801614294E12
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Christine de Sainte Marie et al., « Des Prairies Fleuries. Réconcilier production et conservation de la biodiversité sur les surfaces herbagères », HAL-SHS : sociologie, ID : 10.15454/1.5421029801614294E12
"Prairies fleuries" est un néologisme qui désigne à la fois les premières mesures à engagement de résultats (MAE-R) et le concours d’excellence agro-écologique sur les surfaces herbagères et pastorales en France. Inventé en 2007 pour tester les MAE-R, le concours des prairies fleuries répond à l’origine à une demande formulée par le Parc naturel régional du Massif des Bauges (Alpes du Nord) : comment concilier qualité écologique et qualité des produits sur son territoire ? Face au succès de ce concours auprès des participants et à sa notoriété naissante, il devient en 2010 un concours national pour les Parcs naturels de France puis se généralise en 2014 à tous les acteurs territoriaux lorsqu’il est labélisé Concours Général Agricole. La dynamique décrite par ce cas d’étude est portée par divers acteurs socio-économiques. Elle a induit une transformation profonde des logiques d’action politique en faveur des prairies comme ressources fourragères et de biodiversité. Son étude rétrospective est ici restituée à partir d’un travail d’enquête approfondie et organisée conjointement par une équipe du département SAD et une équipe de la cellule ASIRPA selon les standards de la méthode ASIRPA (www.inra.fr/asirpa). Ce cas d’étude établit la congruence entre un dispositif de recherche en partenariat et l’action publique en faveur de la conservation de la biodiversité sur les surfaces herbagères. A partir de l’analyse des trajectoires sociotechniques de cette congruence, il met en lumière les impacts qui sont le résultat des contributions majeures de la recherche. Ces impacts peuvent être appréhendés à plusieurs niveaux : d’abord avec la transition d’obligations de moyens à une obligation de résultats, couplée à l’intégration de végétations non herbacées dans la surface agricole utile ; dans l’agenda politique ensuite puisque le concours prairies fleuries devient une des actions modèle du projet agroécologique pour la France et atteste des transformations des relations entre agriculture et écologie ; à l’échelle des mondes de l’élevage enfin, puisque des éleveurs jugés peu performants par leurs pairs et comme des pollueurs par la société sont reconnus et distingués comme « producteurs de biodiversité et de produits de qualité» à travers un concours mettant en avant des pratiques agri-écologiques.