27 septembre 2018
Ariane Ferry, « « La sororité amazonienne entre utopie et dystopie dans le roman francophone : Le repos de Penthésilée de Natacha Michel (1980) et Les assoiffées de Bernard Quiriny (2010) » », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.9vrxkg
L’histoire moderne de la réception du mythe des Amazones révèle sa bipolarité du point de vue du genre, le mythe masculin d’exclusion des femmes du champ social et politique cohabitant avec un mythe féminin d’émancipation. Certaines œuvres font entrer en tension les deux pôles d’un scénario où le cauchemar des uns est l’idéal des autres, où l’utopie émancipatrice se dévoie en une gynocratie contraire aux aspirations individuelles (Michel), voire totalitaire (Quiriny). Ces deux dystopies actualisent le mythe pour décrire des communautés de femmes identifiées, ou identifiables comme Amazones, à travers leur histoire et leurs récits de fondation, leurs croyances, leurs relations aux hommes et aux enfants, mais aussi la façon dont elles vivent ensemble (organisation politique et sociale, sexualité), représentations dont l’article interroge l’inscription axiologique, notamment au prisme de la valeur amazonienne qu’est la sororité.