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Celles qui n'ont pas écrit
Contrats d'utilisation signés avec les responsables du programme universitaire. Pour cet entretien, seul extrait peut-être écouté en ligne. La consultation de l'enquête dans son intégrité se fait sur place, à la phonothèque de la MMSH (Aix-en-Provence), sur demande motivée. , Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée
Puech Sylvie et al., « Un dessinateur publicitaire raconte sa carrière à Marseille à sa petite fille et lui livre sa vision de l’histoire », Ganoub, archives sonores de la recherche, ID : 10670/1.9xuzx7
L’informateur, âgé de 91 ans, débute l’enregistrement par son intention de parler de sa jeunesse en s’adressant à sa petite fille qui l’a sollicité. Il prend à cœur cette demande et formalise l’entretien au cours duquel d’ailleurs on entend des feuillets de notes qu’il a l’air d’avoir préparé pour l’occasion. A 18 ans il apprend le métier de lithographe à Lagrasse (Var), ce qui lui assure une bonne situation. Puis son métier change de nature : il produit désormais des maquettes destinées à être reproduites et travaille pour l’imprimerie Provençale à Marseille. Il a alors un statut de cadre, mais cette situation ne dure pas car son patron décède et l’usine est vendue. Il s’installe ensuite à son compte en tant que dessinateur publicitaire pour les produits de consommation et pour la presse. Parmi ses clients de marque on compte Ferrier, créateur marseillais du savon Le Chat ainsi que Rivoire et Carret, fabricants lyonnais de pâtes alimentaires. Il insiste alors sur son succès et sur son engagement en tant que président du syndicat de la publicité à Marseille. Durant la Seconde Guerre mondiale, son activité souffre de la crise économique mondiale : pénurie, effondrement démographique. Au niveau politique il décrit une atmosphère de discorde, blâme le Front Populaire et l’arrivée d’une main d’oeuvre étrangère. En 1940 il s’engage dans la police des ports à Marseille. A l’issue de la guerre, le redémarrage industriel est difficile pour les imprimeries car il n’y a plus de papier. A la fin de l’entretien, il décrit une période de prospérité, marquée par une société de consommation qu’il déplore et de nouveaux phénomènes qui apparaissent tels que le chômage chez les jeunes générations.